La Pléiade

 

La Pléiade est un groupe (d'abord nommé « la Brigade ») de poètes rassemblés autour de Ronsard : du Bellay, Guillaume des Autels, Pontus de Tyard (1525-1605), Remy Belleau, Jean Dorat, Jean de la Péruse. Ils défendent en même temps l'imitation des auteurs gréco-latins et la valeur culturelle de la langue française. Ils imposent l'alexandrin et le sonnet comme des formes poétiques majeures.

Pierre de Ronsard : Le « Prince des poètes » de la Renaissance (1524-1585) Ses principaux recueils sont les Odes, les Amours et les Discours des misères de ce temps, ces derniers marqués par la propagande catholique lors des guerres de religion.

Joachim du Bellay (1522-1560). Ses oeuvres principales sont la Défense et Illustration de la langue française et les recueils poétiques l'Olive, les Antiquités de Rome et les Regrets. Il a été influencé par Louise Labé, sans jamais la citer.

Étienne Jodelle (1532-1573) est l'auteur de la première tragédie française, Cléopâtre captive (1553)

Jean-Antoine de Antoine Baïf (1532-1589) essaya d'appliquer la prosodie latine, à base de brèves et de longues, à la poésie française.

Jacques Peletier du Mans : Poète, médecin et scientifique français (1517-1582) qui voyagea infatigablement et proposa entre autres une réforme de l'orthographe.

Du Bellay

Du Bellay

transparent
Ronsard

Ronsard

Sceve, je me trouvay comme le filz d'Anchise
Entrant dans l'Elysee et sortant des enfers,
Quand apres tant de monts de neige tous couverts
Je vey ce beau Lyon, Lyon que tant je prise.

Son etroicte longueur que la Sone divise,
Nourrit mil artisans, et peuples tous divers.
Et n'en desplaise à Londre', à Venise, et Anvers,
Car Lyon n'est pas moindre en faict de marchandise.

Je m'estonnay d'y voir passer tant de courriers,
D'y voir tant de banquiers, d'imprimeurs, d'armuriers,
Plus dru que lon ne void les fleurs par les prairies.

Mais je m'estonnay plus de la force des ponts,
Dessus lesquels on passe, allant delà les monts,
Tant de belles maisons, et tant de metairies.

Joachim du Bellay, Les Regrets, 137

O beaux cheveux d'argent mignonnement retors !
O front crêpe et serein ! et vous, face dorée !
O beaux yeux de cristal ! ô grand bouche honorée,
Qui d'un large repli retrousses tes deux bords !

O belles dents d'ébène ! ô précieux trésors,
Qui faites d'un seul ris toute âme enamourée !
O gorge damasquine en cent plis figurée !
Et vous, beaux grands tétins, dignes d'un si beau corps !

O beaux ongles dorés ! ô main courte et grassette !
O cuisse délicate ! et vous, jambe grossette,
Et ce que je ne puis honnêtement nommer !

O beau corps transparent ! ô beaux membres de glace !
O divines beautés ! pardonnez-moi, de grâce,
Si, pour être mortel, je ne vous ose aimer.

Joachim du Bellay, Les Regrets, 91

Ce poème constitue une parodie du sonnet II et de ce type de textes pétrarquisants en général.