Les séjours à Douai

Loupe sur Izambard

Loupe sur Demeny

 

Table d'acajou au plateau de marbre gris
qui se trouvait chez les demoiselles Gindre
et sur laquelle Rimbaud recopia le recueil de Douai.
Elle resta jusqu'en 1979 dans la famille Izambard,
où elle était désignée comme « la table de Rimbaud ».

 « Douai. 24105 habitants. sous-préfecture du nord, chef-lieu d'arrondissement et place de guerre, divisé en trois cantons, est situé sur la Scarpe, à 33 kilomètres de Lille. C'est une agréable ville qui a conservé quelques débris de ses anciennes fortifications. Ses églises Notre-Dame, en partie du XIIe siècle, Saint-Jacques, du XVIIIe siècle, Saint-Pierre, dont on remarque les bas-reliefs, l'église romane des Rédemptoristes, le palais de justice, rebâti au XVIIIe, l'édifice communal du Dauphin, l'hôtel-Dieu, l'ancien couvent des Chartreux, du XVIIe siècle, aujourd'hui un magasin d'artillerie, la caserne d'artillerie, l'immense arsenal et diverses maisons du XVIe siècle doivent être signalés ; mais le plus bel édifice de Douai est son hôtel de ville, magnifique construction gothique surmontée d'un beffroi et qui est, à juste titre, classée parmi les monuments historiques.

Douai possède une faculté des lettres, une bibliothèque de 40 000 volumes, un musée très riche en collections d'histoire naturelle, des sociétés d'agriculture, des sciences, des arts... Ses principaux établissements industriels sont la fonderie impériale de canons, qui peut fournir annuellement 500 bouches à feu, des ateliers pour la construction des machines, des fabriques de dentelle et de produits chimiques, des filatures de lin..., et son commerce porte sur les fontes, les fers, les produits agricoles et manufacturés. » (Jules Verne, Géographie illustrée de la France et de ses colonies, Bibliothèque d'éducation, J. Hetzel, 1868)


Souvenirs d'Izambard à propos de la copie du « recueil » :
À la moindre rature, il recommence, et il exige de larges feuilles de papier écolier. Quand une main est noircie, il vient dire : « Je n'ai plus de papier », et cela, plusieurs fois par jour. On lui remet les quelques sous nécessaires pour qu'il en aille acheter d'autres. « Écrivez au dos » lui suggère une des tantes; mais lui, d'un air scandalisé: « Pour l'imprimerie, on n'écrit jamais au dos. »

D'après Izambard, c'est lors de ce second séjour à Douai que Rimbaud écrivit « Les Poètes de sept ans » (sans doute une première version, le manucrit que nous avons étant daté de 1871). Pourtant il ne l'intégra pas au recueil projeté. À cela deux explications possibles : soit Izambard se trompe, mais c'est peu probable car, malgré le fait qu'il se donne le beau rôle et offre du séjour une image un peu trop idyllique, ses souvenirs en sont assez précis. Il semble plus probable que cela témoigne de la volonté de Rimbaud de construire le « recueil de Douai » comme un recueil justement, et non comme les « oeuvres poétiques complètes » d'un adolescent. « Les Poètes de sept ans » est en effet un texte assez différent de ceux qui composent le recueil, ne serait-ce que parce qu'il évoque la figure de la mère, absente des autres textes.

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