Paul Demeny

 

Né le 8 février 1844 à Douai, Belge naturalisé Français, il avait vécu une enfance austère. Il avait été reçu au baccalauréat de philosophie en août 1863, puis avait décidé d'abandonner ses études et de vivre de sa plume. En 1867 il commence à composer un recueil nommé Les Glaneuses, qu'il publia, en autoédition, en 1870 à la Librairie artistique, dont il était copropriétaire. Ceci, bien que Rimbaud méprisât sa poésie, lui donna aux yeux du jeune poète ardennais à la recherche de publication, l'aura du poète édité et éditeur. Quel est d'ailleurs la réalité de ce mépris, et ne pourrait-on aller jusqu'à dire qu'il sert aussi au jeune poète à couvrir ses emprunts, même postérieurs : en effet ne voit-on pas les strophes d'un poème de ce recueil, « Anomalies » (p. 10, 11 et 12) commencer toutes par une anaphore en « J'ai vu » ; et un vers même peut évoquer « le Bateau ivre », en même temps d'ailleurs que d'autres poèmes de Rimbaud : « J'ai vu le flots porter ses baves amoureuses » ?

C'est à lui que Rimbaud adressera, non sans ironie peut-être, la « seconde lettre du Voyant ». Il n'obtint apparemment aucune réponse à ce manifeste poétique.

Néanmoins Paul Demeny publia chez Alphonse Lemerre en 1873 un recueil qu'il nomma Les Visions, dont le premier poème est intitulé « Les Voyants », un autre « Vision d'Ophélie » et un troisième est dédié à Verlaine (cf. Pierre Petitfils, Rimbaud, Juillard, 1982, p. 407).  

Son frère Georges, né à Douai en 1850, peut être considéré comme un des inventeurs du cinéma. Il fut le collaborateur de Marey et inventa le chronophotographe.

Lettres de Rimbaud à Demeny

Merci à M. Daniel Vandenhoecq pour nombre de ces informations.

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