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Avertissements sérieux
Ce livre est une oeuvre de fiction. Toute ressemblance avec la réalité est à imputer à cette dernière.

Jorge Volpi (La Fin de la folie)

Toute coïncidence ou ressemblance avec des personnages rééls n'est ni fortuite ni involontaire.
Ce récit est une oeuvre de pure fiction. Par conséquent toute ressemblance avec des situations réelles ou avec des personnes existantes ou ayant existé ne saurait être que fortuite.
Toute ressemblance...

Benjamin Jordane (titre de roman)

«Toute ressemblance...»

Bernard Magné (titre d'un article traitant des avertissements fictionnels)

Toute ressemblance de ce titre avec Toute ressemblance... roman de Benjamin Jordane, (Champ Vallon, 1995) est tout sauf fortuite.

Bernard Magné (Note 1 d'un article intitulé «Toute ressemblance...» et traitant des avertissements fictionnels)

Ce roman est une oeuvre de pure fiction. En conséquence, toute ressemblance, ou similitude avec des personnages et des faits existants ou ayant existé, ne saurait être que coïncidence fortuite.

Gilbert Manès (Famadihana ou le grand retournement)

Toute ressemblance avec une principauté existante, paradis fiscal connu, n'est que pure coïncidence.

(A propos du roman de Pierre Filoche, Le septième pilier)

Réussissant son passage à la réalisation, Guillaume Canet signe avec Mon idole une comédie caustique et décalée qui tranche avec la frilosité actuelle du cinéma français. Et, toute ressemblance avec des personnages ou des événements existants ou ayant existé ne serait pas une coïncidence fortuite.
Toute ressemblance avec des personnes existant ou ayant existé, ayant écrit un bouquin, s'appelant Sylvain et Alexandre et étant carrément nos héros serait of course purement fortuite et de l'ordre de la coïncidence et du hasard.
Le Gardien des ruines est un roman. Toute homonymie, toute ressemblance avec des personnages et des personnes existantes ou ayant existé ne seraient que pure coïncidence et ne pourraient en aucun cas engager la responsabilité de l'auteur.

François Nourissier (Le Gardien des ruines)

Les personnages de ce roman étant réels, toute ressemblance avec des individus imaginaires, serait fortuite.

Raymond Queneau (Le Dimanche de la vie)

Compte-rendu de circonstances où toute ressemblance n'est pas pure coïncidence

Rubem Fonseca (titre d'une nouvelle)

Mise en garde.
Lecteurs, *
La Bible de MM. Loup et (?) est la narration subjective et romancée des aventures de M. Dieu.
Plus qu'un ouvrage de référence susceptible d'éclairer le catéchumène sur le chemin de la connaissance divine, la Bible de MM. Loup et (?) doit être considérée comme une véritable couillonnade hébraïque née de toutes pièces dans l'imagination de ses auteurs. Ainsi les lieux et les personnages cités dans la bible de MM. Loup et (?) portent-ils tous des noms inventés. En particulier, toute ressemblance avec un Dieu existant ou ayant existé serait purement fortuite.
Les oies traditionnalistes des grandes religions monothéistes et les membres du Darwin's fan club pourront s'étonner de voir M. Dieu représenté ici sous les traits d'un chapeau de race indéterminée et pourvu d'une paire de pieds. Qu'ils ne cherchent point, dans cette interprétation galurienne du Très Haut, la moindre intention blasphématoire contre le Créateur de la Terre, du Ciel et des Nouilles, mais bien au contraire une pieuse allusion à son hermaphrodisme, assez voisin, au reste, de celui des autres gastéropodes qui, eux aussi, glandouillent sans se presser sur un grand pied avec un machin sur la tête, affichant la plus molle indifférence et le plus baveux mépris à l'égard du monde à feu et à sang qui les entoure.

* Je ne dis pas « ami lecteur » : on n'a pas gardé les Écritures ensemble.

Pierre Desproges («Mise en garde» [préface] à La Bible de Loup)

Les personnages et les situations de ce récit étant purement fictifs, toute ressemblance avec des personnes ou des situations existantes ne saurait être que fortuite.
Ce texte est une pure fiction. Toute ressemblance avec des personnages existant ou ayant existé serait fortuite et indépendante de la volonté de l’auteur.

Paul Fournel (Banlieue)

Hommes, bêtes, villes et choses, tout est imaginé. C’est un roman, rien qu’une histoire fictive. Littré le dit, qui ne se trompe jamais.

Céline (Voyage au bout de la nuit)

L’amitié, l’histoire et la littérature m’ont fourni quelques-uns des personnages de ce livre. Toute autre ressemblance avec des individus vivants ou ayant réellement ou fictivement existé ne saurait être que coïncidence.

Georges Perec (La Vie mode d'emploi)

Ce livre est une fiction, les propos prêtés aux personnages, ces personnages eux-mêmes, et les lieux où on les décrit sont en partie réels, en partie imaginaires. Ni eux-mêmes ni les faits évoqués ne sauraient donc être exactement ramenés à des personnes et des événements existant ou ayant existé, aux lieux cités ou ailleurs, ni  témoigner d’une réalité ou d’un jugement sur ces faits, ces personnes et ces lieux .

François Bon

Tous les personnages, sans exception, sont inventés, et il serait vain de chercher à substituer aux noms des héros (noms dont la consonance elle-même n’appartient à aucun pays), des noms d’hommes existant ou ayant existé.

Elsa Triolet (Le Monument)

L’auteur tient à préciser que ce roman ne peut, en aucune manière, être considéré comme un document sur la vie dans le territoire anglais de Hong-Kong. Toute ressemblance, de décor ou de situations, avec celui-ci ne serait que l’effet du hasard, objectif ou non.

     Si quelque lecteur, habitué des escales d’Extrême-Orient, venait à penser que les lieux décrits ici ne sont pas conformes à la réalité, l’auteur, qui y a lui-même passé la plus grande partie de sa vie, lui conseillerait d’y revenir voir et de regarder mieux : les choses changent vite sous ces climats.

Alain Robbe-Grillet (La Maison de rendez-vous [sur deux pages successives])

Comme leurs noms l’indiquent, tous les personnages de ce roman sont fictifs. Si les événements décrits dans ces pages semblent plus vrais que nature, c’est parce qu’ils le sont : dans la réalité, tout est moins simple. Cela dit, même lorsqu’elles ne sont pas délibérées, les ressemblances avec des personnes ou des événements réels sont, probablement, inévitables.

Martin Winckler (La Maladie de Sachs)

Rien, dans ce roman, n'a été inventé. Le climat, l'histoire et les circonstances qui l'ont fait naître sont ceux de l'Afrique du Sud actuelle. Mais les évènements et les personnages ont été replacés dans le contexte d'un roman. Ils n'y existent qu'en tant que fiction. Ce n'est pas la réalité de surface qui importe, mais les relations qui se dessinent sous cette surface.
    Toute ressemblance donc avec des personnages ayant existé, existant, ou des situations ayant eu lieu ne serait que pure coïncidence.

André Brink (Un Saison blanche et sèche)

[...] l'histoire est entièrement vraie, puisque je l'ai imaginée d'un bout à l'autre.

Boris Vian (L'Écume des jours)

L'action et les personnages de ce récit sont imaginaires. Si certaines pratiques journalistiques décrites dans ces pages offrent des ressemblances avec celles du journal Bild, ces ressemblances ne sont ni intentionnelles ni fortuites mais tout bonnement inévitables.

Heinrich Böll (L'Honneur perdu de Katharina Blum)

Ce récit est une fiction, non un témoignage. Il décrit une réalité qui n'est pas forcément celle dont le lecteur a fait lui-même l'expérience : ainsi les fantassins de l'armée française ne portent-ils pas leur numéro matricule sur le col de la capote. De même, l'Histoire récente d'Europe occidentale n'a-t-elle pas enregistré de bataille importante à Reichenfels ou dans les environs. Il s'agit pourtant ici d'une réalité strictement matérielle, c'est-à-dire qu'elle ne prétend à aucune valeur allégorique. Le lecteur est donc invité à n'y voir que les choses, gestes, paroles, événements qui lui sont rapportés, sans chercher à leur donner plus de signification que dans sa propre vie ou dans sa propre mort.

Alain Robbe-Grillet (Dans le Labyrinthe)

J'écris à propos de choses que je n'ai pas vues, d'aventures que je n'ai pas vécues, que je n'ai entendues de personne d'autre, et qui, en outre, n'ont jamais été, et ne peuvent en aucun cas exister. C'est pourquoi il ne faut absolument pas que mes lecteurs y ajoutent foi.

Lucien de Samosate (Histoire vraie)

CE QUE DIT LE « WHO'S WHO » :
    THOMPSON, MAJOR HON. WILLIAM MARMADUKE, D.S.O. (1943), C.S.I. (1934), O.B.E. (1931). b. 8 oct. 1902. 4th s. of 4th Earl Strawforness. Education : Rugby; Trinity College, Fellow of All Souls, Oxford. Married : 1. Penelope Ursula Hopkins († 1931); 2. 1932 Martine Nicole Noblet. Entered Army 1924, served Waziristan Campaign (1924), transfered to India, Rawalpindi District (1926), 9th Lancers Mesopotamia (1928), 38th Dogras Palestine and Egypt (1931). Secretary to the Hon. the Political Resident, Persian Gulf (1931). Political Agent, Kuwait (1932). Served 2nd World War 1939-1945 with Royal Warwickshire Regt (despatches twice, D.S.O, Croix de Guerre). Retired form Army 1945. Member H.M. Diplomatic Service. Publication : The Arab of Mesopotamia, various communications on the South African lepidoptera. Recreations : big-game hunting, natural history, golf, gardening. Clubs : Cavalry (London), Automobile Club (Paris), Honorable Company of Edinburgh Golfers (Muirfield). Addresses : England : Tower Cottages, Rowlands Castle, Pendleton, Hampshire. Continent : c/o Thos Cook and Son, Paris.

    Toute ressemblance de personnages dépeints dans ce livre avec des personnes existantes serait purement fortuite.

Pierre Daninos (Les Carnets du Major W. Marmaduke Thompson [sur deux pages successives])

A l'encontre de beaucoup de romans, aucun des personnages ou incidents de ce livre n'est imaginaire.

Hemingway (Les Vertes Collines dAfrique)

Tous les faits, tous les sentiments, tous les personnages, tous les documents qui ont servi à ce roman que j'ai consacré à toutes celles, à tous ceux qui ont rendu ma vie possible, ont l'exactitude rigoureuse de mon imagination. J'en demande pardon à la réalité.

Alain Jouffroy (Le Roman vécu)

Le personnage central de cette histoire est totalement imaginaire. On ne saurait pourtant sous-estimer le risque de voir s'établir certaines corrélations entre les comportements d'un nommé Jean-Paul Sartre et la pure fiction que voici : l'auteur tient en tout cas à signaler qu'il admettrait difficilement d'être tenu pour responsable d'accidents de ce genre.

Francis Jeanson (Sartre dans sa vie)

Tout ceci doit être considéré comme dit par un personnage de roman.

Roland Barthes (Roland Barthes par lui-même)

Les personnages et les situations de ce roman sont purement imaginaires. Toute ressemblance avec des faits ou des personnes privées que l'on pourrait y apercevoir serait entièrement fortuite et indépendante de la volonté de l'auteur.

Aragon (Aurélien)

L'horreur des réalités !
    Tous les lieux, nom, personnages, situations, présentés dans ce roman sont imaginaires ! Absolument imaginaires ! Aucun rapport avec aucune réalité ! Ce n'est là qu'une « Féérie »... et encore !... pour une autre fois !

Céline (Féérie pour une autre fois)

Ceci n'est pas un roman historique. Toute ressemblance avec des personnages ayant vécu, toute similitude de noms de lieux, de détails, ne peut être l'effet que d'une pure coïncidence, et l'auteur en décline la responsabilité au nom des droits imprescriptibles de l'imagination.

Aragon (La Semaine sainte)

Avant-propos
    Sachant que la plupart de mes contemporains sont d'un tempérament bilieux, je prends soin, chaque fois que je publie un nouveau chef d'oeuvre, d'informer le lecteur que mes personnages sont imaginaires, fictifs et tout. Cette fois, la précaution me paraît superflue : qui donc, quel crâne plat, quel cerveau ramolli, irait supposer que les héros de ce livre sont réels ?
    De même ses aspects historiques et géographiques n'échappent pas à la fantaisie de ma remarquable imagination. Toute ressemblance avec des personnes (fût-ce des empereurs) existantes ou ayant existé ne serait pas une coïncidence, mais un miracle.
    « Fleur de Nave vinaigrette » n'est qu'une immense tarte à la crème que je vous balance à la frite pour rigoler.
    J'espère que vous trouverez la crème assez fraîche et que vous comprenez la plaisanterie.
    Votre vieux :
    S.-A.

San-Antonio (Fleur de Nave vinaigrette)

Le libraire au lecteur
    Le respect que l'on doit à l'illustre nom qui est à la tête de ce livre, et la considération que l'on doit avoir pour les éminentes personnes qui sont descendues de ceux qui l'ont porté, m'oblige à dire, pour ne pas manquer envers les uns ni les autres en donnant cette histoire au public, qu'elle n'a été tirée d'aucun manuscrit qui nous soit demeuré du temps des personnes dont elle parle. L'Auteur ayant voulu, pour son divertissement, écrire des aventures inventées à plaisir, a jugé plus à propos de prendre des noms connus dans nos histoires que de se servir de ceux que l'on trouve dans les romans, croyant bien que la réputation de Mme de Montpensier ne serait pas blessée par ce récit effectivement fabuleux. S'il n'est pas de ce sentiment, j'y supplée par cet avertissement qui sera aussi avantageux à l'Auteur que respectueux pour moi envers les Morts qui y sont intéressés et envers les Vivants qui pourraient y prendre part.

Mme de La Fayette (La Princesse de Montpensier)

Déclaration de l'auteur
    Comme il y a des personnes qui ne sauraient lire, sans faire des applications des caractères vicieux ou ridicules qu'elles trouvent dans les ouvrages, je déclare à ces lecteurs malins, qu'ils auraient tort d'appliquer les portraits qui sont dans le présent livre. J'en fais un aveu public : je ne me suis proposé que de représenter la vie telle qu'elle est. A dieu ne plaise que j'aie eu envie de désigner quelqu'un en particulier. Qu'aucun lecteur ne prenne donc pour lui ce qui peut convenir à d'autres, aussi bien qu'à lui ; autrement, comme dit Phèdre, il se fera connaître mal à propos. Stultè nudabit animi conscientiam.
    On voit en Castille, comme en France, des médecins dont la méthode est de faire un peu trop saigner leurs malades. On voit partout les mêmes vices et les mêmes originaux. J'avoue que je n'ai pas toujours exactement suivi les moeurs espagnoles ; et ceux qui savent dans quel désordre vivent les comédiennes de Madrid, pourraient me reprocher de n'avoir pas fait une peinture assez forte de leurs dérèglements ; mais j'ai cru devoir les adoucir, pour les conformer à nos manières.

Lesage (Gil Blas de Santillane)

Les personnages et les décors de cette biographie ont été créés de toutes pièces à partir de documents d'archives incontestables, de correspondances dépouillées et de témoignages attestés autour d'une personne évanescente, faite de moi mouvants et potentiels. C'est pourquoi les individus et les lieux qui en forment le paysage ne sauraient être considérés comme appartenant sans contestation possible à la réalité.
    Cette mise en garde s'applique a fortiori à celui qui porta malgré lui le nom d'Henri Michaux, ici le plus souvent désigné, afin d'éviter toute confusion, et conformément à une appellation que l'intéressé se donna souvent lui-même (et que d'autres lui donnèrent), sous le sigle HM. Michaux amenuisé, allégé en HM, « the thin man », signal d'une silhouette quasi idéogrammatique, façon aussi de signifier la vie double (Michaux, HM). HM, au même titre que « Plume » ou « le barbare ».

Jean-Pierre Martin (Henri Michaux)

Malgré l'autorité de la chose jugée, beaucoup de personnes se donnent le ridicule de rendre un écrivain complice des sentiments qu'il attribue à ses personnages ; et, s'il emploie le je, presque toutes sont tentées de le confondre avec le narrateur.

Balzac (Le Lys dans la vallée)

Toute ressemblance avec les personnages d'un célèbre drame ne serait que l'effet d'une fâcheuse coïncidence. Toutefois les auteurs tiennent à remercier Monsieur Victor Hugo pour sa précieuse collaboration.
    [Le générique intercale alors « de l'Académie française » entre les lignes « Monsieur Victor Hugo » et « pour sa précieuse collaboration ».]

Phiippe de Broca (La Folie des grandeurs)

ATTENTION !
       ACHTUNG !
          ATTENTION ! (1)
             ATTENZIONE !
    Dans le livre ci-joint, il est question, entre autres trucs, d'un ministre, d'un prof d'histoire et d'une compagnie de navigation.
    Mettons-nous bien d'accord, mes drôles : ces personnages et cette compagnie sont fictifs absolument ! Ils n'existent pas, n'ont jamais existé, ne se permettront jamais d'exister. Et c'est bien dommage !
    San-A.

    (1) Ce deuxième attention est écrit en anglais.

San-Antonio (Les Vacances de Bérurier)

Thérèse, beaucoup diront que tu n'existes pas. Mais je sais que tu existes, moi qui, depuis des années, t'épie et souvent t'arrête au passage, te démasque.
    Adolescent, je me souviens d'avoir aperçu, dans une salle étouffante d'assises, livrée aux avocats moins féroces que les dames empanachées, ta petite figure blanche et sans lèvres.
    Plus tard, dans un salon de campagne, tu m'apparus sous les traits d'une jeune femme hagarde qu'irritaient les soins de ses vieilles parentes, d'un époux naïf « Mais qu'a-t-elle donc? disaient-ils. Pourtant nous la comblons de tout. »
    Depuis lors, que de fois ai-je admiré, sur ton front vaste et beau, ta main un peu trop grande ! Que de fois, à travers les barreaux vivants d'une famille, t'ai-je vue tourner en rond, à pas de louve ; et de ton oeil méchant et triste, tu me dévisageais.
    Beaucoup s'étonneront que j'aie pu imaginer une créature plus odieuse encore que tous mes autres héros. Saurai-je jamais rien dire des êtres ruisselants de vertu et qui ont le coeur sur la main ? Les « coeurs sur la main » n'ont pas d'histoire ; mais je connais celle des coeurs enfouis et tout mêlés à un corps de boue.
    J'aurais voulu que la douleur, Thérèse, te livre à Dieu; et j'ai longtemps désiré que tu fusses digne du nom de sainte Locuste. Mais plusieurs, qui pourtant croient à la chute et au rachat de nos âmes tourmentées, eussent crié au sacrilège.
    Du moins, sur ce trottoir où je t'abandonne, j'ai l'espérance que tu n'es pas seule.

François Mauriac (Thérèse Desqueyroux)

Je rends au plublic ce qu'il m'a prêté ; j'ai emprunté de lui la matière de cet ouvrage : il est juste que, l'ayant achevé avec toute l'attention pour la vérité dont je suis capable, et qu'il mérite de moi, je lui en fasse la restitution. Il peut regarder avec loisir ce portrait que j'ai fait de lui d'après nature, et s'il se connaît quelques-uns des défauts que je touche, s'en corriger.[...]
    Il y en a une autre [règle], et que j'ai intérêt que l'on veuille suivre, qui est de ne pas perdre mon titre de vue, et de penser toujours, et dans toute la lecture de cet ouvrage, que ce sont les caractères ou les moeurs de ce siècle que je décris ; car bien que je les tire souvent de la cour de France et des hommes de ma nation, on ne peut pas néanmoins les restreindre à une seule cour, ni les renfermer en un seul pays, sans que mon livre ne perde beaucoup de son étendue et de son utilité, ne s'écarte du plan que je me suis fait d'y peindre les hommes en général, comme des raisons qui entrent dans l'ordre des chapitres et dans une certaine suite insensible des réflexions qui les composent. Après cette précaution si nécessaire, et dont on pénètre assez les conséquences, je crois pouvoir protester contre tout chagrin, toute plainte, toute maligne interprétation, toute fausse application et toute censure, contre les froids plaisants et les lecteurs mal intentionnés : il faut savoir lire, et ensuite se taire, ou pouvoir rapporter ce qu'on a lu, et ni plus ni moins que ce qu'on a lu ; et si on le peut quelquefois, ce n'est pas assez, il faut encore le vouloir faire sans ces conditions, qu'un auteur exact et scrupuleux est en droit d'exiger de certains esprits pour l'unique récompense de son travail, je doute qu'il doive continuer d'écrire, s'il préfère du moins sa propre satisfaction à l'utilité de plusieurs et au zèle de la vérité.

La Bruyère (Les Caractères ou les Moeurs de ce siècle)

Les personnages et les événements relatés sur ce site sont fictifs. Toute ressemblance avec des personnes existant ou ayant existé serait purement fortuite...

Cyprien Luraghi (Sitacyp [site Web])

Avertissement au lecteur

   Aujourd'hui encore, je ne peux dire qui est ce Palerno dont il est question dans ces pages, et quant au récit qui le met en scène, je l'ai découvert de façon totalement fortuite : collectionneur d'objets insolites, j'ai déniché voici peu un micro-ordinateur des années 80, équivalent par son archaïsme de ce que fut le Teppaz™ vis-à-vis des lecteurs laser d'aujourd'hui.
   Avec la machine, une flopée de floppies, aux formats déconcertants, tant du point de vue de la taille que du système d'exploitation. L'un d'entre eux a attiré mon attention : les répertoires divaguaient, étaient soumis à un grand désordre, nombreux secteurs endommagés, chaînes obscures. J'ai confié l'ensemble à un ami, un Expert digne de toute confiance, héritier de ces hommes capables dans le passé de restituer à leur pleine lisibilité des palimpsestes. Après quelques semaines, il me montra les fruits de son travail, des disquettes désormais lisibles, même si leur contenu ne pouvait prétendre encore à la limpidité. Il y était question d'un professore Palerno, un humaniste, terroriste à ses heures, à ce que j'ai cru comprendre... Un aventurier.
   L'histoire était obscure, personnages et événements en semblaient forcés, l'ensemble était difficilement crédible.
   Parmi les personnages, nombreux et peu vraisemblables, certains semblent sortis tout droit de fictions un peu cheap : de l'espionnage, du thriller - avec des noms qui ressemblent à des noms de code : « Ludwig » ... « Wolfgang » - des noms qui ressemblent à des allusions qu'on ne comprend pas : « Nortrope », « Mi ». Parfois quelques lignes de roman psychologique.
   Des genres disparates, des lettres, des extraits de pamphlets, des plans, ou des allusions à d'autres brûlots perdus dans le désastre de la disquette, un thème astral aussi, je crois. Des récits enchâssés, des remarques à prétentions philosophiques, une théorie sur les médias, dont on ne comprend pas bien s'il faut l'apprécier ou si l'auteur a voulu en faire la critique. Pas clair. Le seul fil directeur que je crois avoir perçu est cette haine que le professore éprouve à l'égard de la télévision. On le lui reproche en tout cas, et je ne serais pas loin de me ranger sur ce point, à l'avis de la plupart de ses détracteurs, mais pour d'autres raisons : n'est-ce pas déjà de l'Histoire, obsolète comme la machine sur laquelle ces pages se sont un jour élaborées ?
   L'obscurité est féconde. Je me suis penché et repenché encore sur ces cybergrimoires, et ai fini par y reconnaître, derrière ce qui semble le fil apparent - cette critique de la télévision - des thèmes récurrents. On disparaît beaucoup dans ce texte, toutes sortes de gens, qui réapparaissent parfois sans qu'on sache précisément s'ils étaient bien les mêmes au moment où ils avaient disparu. J'ai pour ma part relevé une sorte de nostalgie de la poussette : Palerno aime bien être promené en voiture, avec chauffeur, en avion parfois (beaucoup d'épisodes (?) ont lieu aux Etats-Unis, New York et sa banlieue). Il est question aussi, de façon plutôt insistante, d'un Complot, auquel je n'ai rien compris, et auquel le protagoniste du récit lui-même semble ne pas croire. Le chapeau mou semble occuper une place centrale, et j'ai même cru voir la fin de ce récit dans le fichier où il est emporté par le vent.
   Et puis, relecture faite, j'ai dû accepter l'idée qu'il le perdait plusieurs fois. Angoisse de castration ?
   Il y a aussi des messages obscurs dont les destinataires sont aléatoires.
   Sur la disquette, et c'est ce qui retint mon attention au départ, sur cette disquette particulièrement, (d'autres aux titres étranges me restent encore, que je confierai à l'Expert, quand il reviendra d'un voyage dont il semble en ce moment préoccupé) était écrit simplement au crayon gras :
  
Écran total

   Je n'ai su démêler s'il s'agissait d'une métaphore, d'une publicité déguisée pour un produit solaire (la couche d'ozone était-elle une préoccupation à l'époque où ces textes furent composés ?) Ou encore est-ce une sorte de protocole de lecture, une indication sur la façon de régler son écran ?
   Je passe la main.

Alain Salvatore (Écran total, roman hypertextuel sur le Web)

Ce roman se déroule sur la Tamise, aussi nombre des scènes et des lieux qu'il décrit seront-ils familiers aux amoureux du fleuve de Londres. Peverell Press de même que tous les personnages n'existent que dans l'imagination de l'auteur ; ils n'ont aucun rapport avec des lieux ou des personnes dans la vie réelle.

P. D. James (Péché originel)

Je suis très reconnaissante à nombre d'amis spécialistes de médecine et de droit qui ont consacré leur temps précieux à m'aider dans la rédaction de ce livre et en particulier au docteur Caroline Finlayson et à ses collègues, ainsi qu'à l'alderman Gavyn Arthur dont les avis si opportuns sur les procédures à l'Old Bailey m'ont évité beaucoup d'erreurs gênantes. Si certaines demeurent, la responsabilité m'en revient entièrement.
    Singulière façon de reconnaître ces bontés : j'ai brutalement démoli une partie de Fountain Court dans le Middle Temple pour y édifier ma Pawlet Court imaginaire et la peupler de gens de loi fort peu conformistes. Si certains des lieux évoqués dans ce roman sont évidemment réels, y compris la belle et historique Temple Church, tous les personnages sont fictifs, sans aucun rapport avec quelque personne vivante que ce soit. En particulier seule l'imagination trop ardente d'un auteur de romans policiers a pu concevoir qu'un membre de l'Honorable Société du Middle Temple nourrît des pensées peu charitables envers un autre membre.
    On me dit que ce genre de dénégation si usuel n'offre guère de protection sur le plan légal, mais je ne l'en fais pas moins figurer parce que c'est la vérité, toute la vérité et rien que la vérité.

P. D. James (Une certaine justice)

L'histoire prend place sur un cap imaginaire de la côte nord-est du Norfolk. Les amoureux de cette partie éloignée et fascinante de l'East Anglia le replaceront entre Gromer et Great Yarmouth, mais ils ne doivent pas s'attendre à reconnaître sa topographie, ni à trouver la centrale nucléaire de Larksoken, le village de Lydsett ou Larksoken Mill. D'autres noms d'endroits sont authentiques, mais c'est là une pure ruse de romancier afin d'ajouter de la réalité à des caractères et des événements fictifs. Dans ce roman seuls le passé et le futur sont réels ; le présent, comme les personnages et les lieux, n'existe que dans l'imagination de l'auteur et de ses lecteurs.

P. D. James (Par action et par omission)

En plaçant cette histoire de meurtre et de mystère dans une école théologique de l'Église d'Angleterre, je ne souhaite nullement décourager des candidats à la prêtrise anglicane, ni suggérer un seul instant que ceux qui visitent une telle école en quête de repos et de renouveau spirituel courent le risque de trouver une paix plus permanente que celle qu'ils ont à l'esprit. Il est très important, donc, de mettre en valeur que Saint-Anselme n'est basé sur aucune école théologique réelle, passée ou présente, que ses prêtres excentriques, ses étudiants, son personnel et ses visiteurs sont purement fictifs et n'existent que dans l'imagination de l'auteur et de ses lecteurs.

P. D. James (Mort dans les saints Ordres)

Je dois présenter mes excuses à tous les amoureux d'Hampstead Heath et à la Corporation of London pour ma témérité à ériger le Dupayne Museum à l'orée de ces beaux et bien aimés hectares. Quelques autres lieux mentionnés dans ce roman sont également réels et les crimes célèbres exposés dans la salle du meurtre du Dupayne Museum sont de vrais crimes. Il est de la plus haute importance de mettre en valeur que le Dupayne Museum, ses curateurs, son personnel, ses bénévoles et ses visiteurs n'existent que dans mon imagination, de même que Swathling's College et tous les autres personnages de mon histoire. Je dois également présenter des excuses pour avoir organisé des ruptures temporaires de service sur le métro londonien et le chemin de fer entre Cambridge et Londres, mais les usagers des transports publics sentiront que ceci est un expédient de fiction qui n'impose pas un grand effort à leur crédulité.

P. D. James (La salle du meurtre)

AVIS !
    L'auteur prévient loyalement les Papes qui voudraient se reconnaître dans ces pages qu'ils ne sont pas en cause.
    Ceux à qui mes salades ne plaisent pas n'ont qu'à ligoter le Bottin.
    S.-A.

San-Antonio (C'est mort et ça ne sait pas !)

Tous les personnages composant ce livre sont authentiques.
    Les personnes qui croiraient se reconnaître me causeraient un grave préjudice et je n'hésiterai pas à leur administrer, par voie de justice si besoin, la preuve de leur inexistence.
    S.-A.

San-Antonio (En long, en large et en travers)

AVERTISSEMENT

    Si l'on veut dater ce récit, on peut le situer dans les trois premières décades du dernier siècle.
    La région qu'il évoque est indiquée par le nom du fleuve, le Rhône, et celui de la terre, la Camargue.
    Mais les noms de sites sont volontairement imaginés; les noms d'hommes aussi. Tout essai d'identifier et les uns et les autres serait donc entreprise vaine.
    On a jugé séant qu'il en fût ainsi, comme d'avoir enlevé du récit une quarantaine de pages qui composent, à part, un dépôt privé. Seul pourrait, un jour, en briser le sceau quelqu'un qui fût vraiment qualifié pour de telles divulgations.

Henri Bosco (Malicroix)

Le succès de ce petit ouvrage ayant rendu nécessaire une seconde édition, je profite de la circonstance pour le faire précéder de quelques réflexions sur l'esprit et la morale d'une anecdote à laquelle l'attention du public confère une valeur que j'étais loin d'y attacher.
    J'ai déjà protesté contre les allusions que certains esprits méchants, aspirant sans doute au mérite de la perspicacité, croyaient, par des suppositions absurdes, avoir découvertes dans mon ouvrage.
    Si j'avais donné lieu réellement à des interprétations pareilles, s'il se rencontrait dans mon livre une seule phrase qui pût les autoriser, je me croirais digne d'un blâme sévère.
    Mais les rapprochements que l'on a voulu trouver sont heureusement trop vagues, et trop dénués de tout fondement pour avoir produit sur aucun esprit juste l'impression la plus légère.
    Aussi n'ont-ils point pris naissance dans la société.
    Ils ont été imaginés par des hommes qui, n'étant pas admis dans le sphères élevées, les observent du dehors avec une curiosité malsaine et une vanité blessée, et cherchent à trouver ou à créer du scandale dans un milieu qui les dépasse.
    Le scandale est si vite oublié que j'ai peut-être eu tort d'en parler ici, mais j'en ai ressenti pendant quelques instants une trop pénible surprise pour n'avoir pas le besoin de répéter qu'aucun des caractères décrits dans Adolphe n'a de rapport avec aucun individu de ma connaissance, que je n'ai cherché à décrire personne, qu'il s'agisse d'amis ou même d'indifférents - car à l'égard de ceux-ci, je me considère comme lié par l'engagement tacite de respect et de discrétion, engagement réciproque sur lequel j'estime que repose l'édifice social.
    D'ailleurs des écrivains plus célèbres que moi ont déjà subi le même destin.
    On a prétendu que M. de Chateaubriand s'était décrit lui-même dans René, et la femme qui, à notre époque, peut être considérée comme la plus intelligente et qui occupe aujourd'hui la première place, Mme de Staël, a été soupçonnée, non seulement de s'être dépeinte dans Delphine et dans Corinne, mais encore d'avoir tracé de sévères portraits d'un certain nombre de ses relations. Ces soupçons étaient peu justifiés, car assurément le génie qui créa Corinne n'avait pas besoin des ressources de la méchanceté, et toute perfidie sociale est incompatible avec le caractère de Mme de Staël - ce caractère si noble, si courageux dans la persécution, si fidèle dans l'amitié, si généreux dans le dévouement.
    La rage de découvrir dans les ouvrages d'imagination les individus que l'on rencontre dans le monde est une véritable plaie pour ces ouvrages; elle les diminue, leur donne une signification qu'ils n'ont pas, détruit leur intérêt, annihile leur raison d'être.
    Chercher des allusions dans un roman, c'est préférer la médisance à l'esprit et substituer un simple bavardage à l'observation du coeur humain.

Benjamin Constant (Adolphe, préface à la seconde édition française)

Tel a été le tableau que j'ai voulu tracer dans Adolphe. Je ne sais si j'ai réussi ; ce qui me ferait croire au moins à un certain mérite de vérité, c'est que presque tous ceux de mes lecteurs que j'ai rencontrés m'ont parlé d'eux-mêmes comme ayant été dans la position de mon héros. Il est vrai qu'à travers tous les regrets qu'ils montraient de toutes les douleurs qu'ils avaient causées perçait je ne sais quelle satisfaction de fatuité ; ils aimaient se peindre, comme ayant, de même qu'Adolphe, été poursuivis par les opiniâtres affections qu'ils avaient inspirées, et victimes de l'amour immense qu'on avait conçu pour eux. Je crois que pour la plupart ils se calomniaient, et que si leur vanité les eût laissés tranquilles, leur conscience eût pu rester en repos.

Benjamin Constant (Adolphe, préface à la troisième édition)

Il est vrai que ces romans, qui ont pour but de peindre les hommes tels qu'ils sont, sont sujets, outre leur trop grande simplicité, à des inconvénients. Il est des lecteurs fins qui ne lisent jamais que pour faire des applications, n'estiment un livre qu'autant qu'ils croient y trouver de quoi déshonorer quelqu'un, et y mettent partout leur malignité et leur fiel. Ne serait-ce pas que ces gens si déliés, à la pénétration desquels rien n'échappe, de quelque voile qu'on ait prétendu le couvrir, se rendent dans le fond assez de justice pour craindre qu'on ne leur attribuât le ridicule qu'ils ont aperçu, s'ils ne se hâtaient de le jeter sur les autres. De là vient cependant que quelquefois un auteur est accusé de s'être déchaîné contre des personnes qu'il respecte ou qu'il ne connaît point, et qu'il passe pour dangereux, quand il n'y a que ses lecteurs qui le soient.
Quoi qu'il en puisse être, je ne connais rien qui doive, ni qui puisse empêcher un auteur de puiser ses caractères et ses portraits dans le sein de la nature. Les applications n'ont qu'un temps : ou l'on se lasse d'en faire, ou elles sont si futiles qu'elles tombent d'elles-mêmes. D'ailleurs, où ne trouve-t-on point matière à ces ingénieux rapports ? La fiction la plus déréglée, et le traité de morale le plus sage, souvent les fournissent également; et je ne connais jusqu'ici que les livres qui traitent des sciences abstraites, qui en soient exempts.
Que l'on peigne des petits-maîtres et des prudes, ce ne seront ni Messieurs ni Mesdames telles, que l'on n'aura jamais vus, auxquels on aura pensé ; mais il me paraît tout simple que si les uns sont petits-maîtres, et que les autres soient prudes, il y ait, dans ces portraits, des choses qui tiennent à eux : il est sûr qu'ils seraient manqués, s'ils ne ressemblaient à personne ; mais il ne doit pas s'ensuivre, de la fureur qu'on a de se reconnaître mutuellement, qu'on puisse être, avec toute sorte d'impunité, vicieux ou ridicule. On est même d'ordinaire si peu certain des personnages qu'on a démasqués, que si, dans un quartier de Paris, vous entendez s'écrier : « Ah ! qu'on reconnaît bien là la marquise ! » vous entendez dire dans un autre : « Je ne croyais pas qu'on pût si bien attraper la comtesse ! » et qu'il arrivera qu'à la cour on aura deviné une troisième personne, qui ne sera pas plus réelle que les deux premières.
Je me suis étendu sur cet article, parce que ce livre n'étant que l'histoire de la vie privée, des travers et des retours d'un homme de condition, on sera peut-être d'autant plus tenté d'attribuer à des personnes aujourd'hui vivantes les portraits qui y sont répandus et les aventures qu'il contient, qu'on le pourra avec plus de facilité ; que nos moeurs y sont dépeintes ; que Paris étant le lieu où se passe la scène, on ne sera point forcé de voyager dans des régions imaginaires, et que rien n'y est déguisé sous des noms et des usages barbares. À l'égard des peintures avantageuses qu'on y pourra trouver, je n'ai rien à dire : une femme vertueuse, un homme sensé, il semble que ce soient des êtres de raison qui ne ressemblent jamais à personne.

Crébillon fils (Les Égarements du coeur et de l'esprit)

Avertissement
    Comme chaque vice et chaque ridicule sont communs à plusieurs personnes, il est impossible de peindre des caractères, sans qu'il s'y glisse quelques traits de ressemblance avec ceux-mêmes qui n'en ont pas été les objets. Ainsi l'on ne doute point que ces mémoires n'occasionnent des applications où l'auteur n'a jamais songé. Ces interprétations partent de gens de peu d'esprit et de beaucoup de malignité. D'autres trop méprisables pour mériter un éloge, trop obscurs pour exciter la satire n'en ont pas moins la fatuité de croire qu'un auteur les a eus en vue. Ils s'élèvent contre un ouvrage, il semble qu'il n'y ait que l'intérêt d'autrui qui les touche ; mais il est aisé de remarquer que les endroits qu'ils blâment avec le plus d'aigreur ne sont pas toujours ceux dont ils ont été le plus choqués.

Charles Pinot Duclos (Les Mémoires du comte de ***)

J'ai nommé beaucoup de monde dans Le Colporteur, et j'ai suivi en cela l'exemple des satiriques romains et français. Si je n'ai pas leur talent, je les vaux au moins par mon attachement à la vérité, et par mon amour pour la vertu. Mais j'ai eu le soin honnête de ne désigner en mal que des personnes affichées par leur mauvaise conduite, ou par l'avilissement de leur état ; ceux dont les noms exigent des ménagements y portent des titres masqués ; mais si je suis parvenu à les peindre d'après nature, le public les reconnaîtra, et me lavant alors de l'application, je dirai au lecteur ce que disait Phèdre à Oenone :
          ... c'est toi qui l'as nommé.

François-Antoine Chevrier (Le Colporteur)

Avertissement des auteurs
L'amitié et le respect ont été les parents de cette série qui n'a d'autre but que de vous divertir. Il est vain d'y chercher une connotation politique, z'ou autre ! Donc c'est une oeuvre entière, et fièrement de fiction. Nous n'avons jamais approché de près ou de loin une quelconque vérité dans les événements ou dans les jolis personnages qui nous sont apparus dans les rêves nocturnes, siesteux, et quelquefois, il ne faut pas s'en cacher, dans nos pires cauchemars.
Comme tout le monde le sait, il arrrive que quelquefois, la réalité colle avec les écrits de ces hystériques, de ces paranoïaques que sont les auteurs. Nous le disons clairement.
Nous ne saurions tolérer que l'on nous impute ces divagations du destin, ces plis de l'histoire. Nous le répétons encore haut et fort, il est hors de question qu'un tatillon, un obsédé, un psychopathe, voire un zélé fonctionnaire vienne nous dire, sourcils froncés ou même pire... « Le mec que vous décrivez là, page 333, c'est moi ! » Ou alors, encore plus absurde... « La situation dont vous parlez dans votre opuscule, c'est ce qui s'est passé à tel ou tel moment ! On voit bien que vous mettez en question la société X dont les membres sont tous réfugiés en un pays où l'extradition n'existe pas, ou qui sont devenus entre temps, roi, empereur, ministre ou maire. »
Que les grincheux continuent donc de grincher sans nous. Nous ne voulons que la paix des hommes de bonne conscience !
Amen !

Del Pappas & Luce Michel (Les Enquêtes de Gwendoline Strawberry [série])

Ceci est une oeuvre de fiction. Les personnages et les situations décrits dans ce livre sont purement imaginaires : toute ressemblance avec des personnages ou des événements existant ou ayant existé ne serait que pure coïncidence.

Tom Clancy (Sur Ordre [Dans ce roman de 1996, l'auteur d'Octobre rouge raconte comment des intégristes islamistes font s'écraser un Boeing 747 sur le Capitole.])

En 1914, les restes d'une femme assassinée furent exhumés des Fosses à bitume de La Brea. Vieux de 9000 ans, ils faisaient d'elle la première victime de meurtre connue dans la zone de Los Angeles. Les Fosses à bitume ne cessent de baratter le passé et de faire remonter des ossements à la surface. La découverte d'une deuxième victime dont je parle dans ce livre est, elle, pure fiction - comme cet écrit.

Michael Connelly (Wonderland Avenue)

Tous les personnages de ce livre, à l'exception de Bernard Saint Germain et d'Ernie Bulow, sont des créations de mon imagination. Certaines des appellations concernant leurs fonctions sont plus ou moins conformes à la réalité, mais les gens qui les remplissent sont imaginaires.

Tony Hillerman (Dieu-qui-parle)

La ville de ces pages est imaginaire.
Les personnes, les lieux sont tous fictifs.
Seule la routine policière est basée sur des techniques d'investigation établies.

Ed McBain (La dernière Danse)

Les personnages historiques qui apparaissent dans ce roman sont volontairement falsifiés et n'ont d'existence que dans les photographies et les images qu'en donne la culture de masse. Les rapports qu'ils ont entre eux ne sont ni humains ni vrais. Qu'il me soit permis de rejeter sur leurs programmateurs la responsabilité de toute exagération déformante.

Manuel Vázquez Montalbán (J'ai tué Kennedy)

En ma qualité de faiseur suprême de ce roman, je tiens à souligner que toute ressemblance entre les lieux, les personnages et les situations y apparaissant et des lieux, des personnages et des situations existants serait pure coïncidence due au hasard, ou fruit d'une lecture fautive dont l'auteur ne peut être tenu pour responsable, ou si peu. Et je profiterai de l'occasion pour rendre hommage à tous les établissements thermaux et les centres de cure qui oeuvrent tant pour aider une immense minorité du genre humain à vieillir avec dignité.

Manuel Vázquez Montalbán (Les Thermes)

Toute ressemblance entre les personnages de cette nouvelle et les personnages de la réalité relève d'une intention délibérée du lecteur. Moi, je suis blanc comme neige, encore qu'écrire dans le but de divertir implique un mode parodique qui conduit fatalement à caricaturer des visages et des esprits réellement existants.

Manuel Vázquez Montalbán (Assassinat à Prado del Rey)

Devant la prévisible et perverse intention d'identifier les personnages de ce roman avec des personnages réels, l'auteur déclare qu'il s'est limité à l'utilisation d'archétypes, quoiqu'il reconnaisse que parfois nous, les personnages réels, nous comportons comme des archétypes.

Archétype: type souverain et éternel qui sert d'exemple et de modèle à l'entendement et à la volonté des hommes (Extrait du Dictionnaire de l'Académie Royale espagnole)

Manuel Vázquez Montalbán (Meurtre au Comité Central)

Les personnages de ce livre, narrateur compris, sont parfaitement fictifs. Toute ressemblance avec une personne vivante ou morte serait donc absolument fortuite.

Flann O'Brien (Swim-Two-Birds/Kermesse irlandaise)

Toute ressemblance avec des personnes qui se sentiraient visées ne serait que pur hasard.

Disiz la Peste (Album Poisson rouge)

Toutes les marques commerciales mentionnées dans ce texte sont la propriété de leurs très honorés possesseurs qui conservent tous leurs droits.
Les noms des marchandises et des hommes politiques ne désignent pas des produits réellement existants, mais leur projection dans un espace d'information commercialo-politique, volontairement induite en tant que fruit d'une intelligence particulière.
L'auteur prie le lecteur de les percevoir comme tels. D'autres coïncidences ne sauraient être que le fait du hasard. Les opinions de l'auteur peuvent ne pas correspondre à son point de vue.
Toutes les pensées qui peuvent passer par la tête du lecteur sont soumises au copyright. Méditer sur elles est interdit sans la licence appropriée.

Viktor Pelevine (Homo zapiens/Génération P)

AVERTISSEMENT DE L'AUTEUR

Les éléments de cette histoire proviennent essentiellement de la fiction. Aucun des personnages mentionnés, sauf lorsqu'il s'agit de personnages historiques, n'a d'existence réelle. Toute ressemblance avec la réalité est de la responsabilité de la réalité qui d'ailleurs, comme l'a bien noté Paco Urondo, est de plus en plus étrange ces temps-ci. Bref, ceci est un roman. L'auteur croit donc de son devoir de préciser qu'il a souvent utilisé les noms de personnes réelles qui, en se convertissant dans ces pages en personnages de fiction, réalisent des choses peu habituelles. L'auteur s'excuse auprès de tous ces citoyens et amis.

Paco Ignacio Taibo II (À quatre mains)

Toute ressemblance avec des personnages qui auraient existé ou des événements qui se seraient produits ne peut être attribuée qu'à l'intrusion intempestive d'un univers parallèle.

Jacqueline Harpman (La Dormition des amants)

Dans la City, à Temple Bar, ce quartier de Londres où chaque année la Royauté renouvelle le rituel de demander le droit d'entrer dans la ville, il y avait autrefois un pub appelé le Collier Miraculeux. Bien que j'aie pris la liberté de le déménager dans l'East End, l'histoire de l'origine de son nom est authentique.

Martha Grimes (Le Collier miraculeux)

Toute dissemblance avec les journalistes d'aujourd'hui est purement involontaire.

Howard Hawks (La Dame du vendredi)

L'idée de faire mener à Montalbano une enquête -- assez anormale, presque un divertissement -- sur un « magicien » de la finance me fut suggérée par la lecture d'un article de Francesco -- « Ciccio » pour les amis -- La Licata intitulé Multinazionale Mafia, où il était fait allusion à l'affaire de Giovanni Sucato -- le « magicien », justement --, qui « réussit, avec une sorte de chaîne de saint Antoine milliardaire, à mettre sur pied un empire. Puis il sauta en l'air avec son auto. » Mon histoire est beaucoup plus modeste et, spécialement dans la partie finale, très différente. Mes intentions, surtout, furent différentes, en la racontant. Et la Mafia, ici, n'y est pour rien, malgré les conviction du dottor Guarnotta, un des personnages. Cependant, je dois aussi toujours déclarer que les noms et les situations sont inventés et n'ont aucun rapport avec la réalité. Toute coïncidence, etc., etc. Le récit de Willaim Faulkner dans lequel Montalbano se retrouve à vivre s'intitule dans la traduction italienne de Francesco Lo Bue Omaggio a Emilia, et figure dans le recueil Questi Tredici (Turin, 1948).

Andrea Camilleri (L'Odeur de la nuit)

Il va de soi que, dans cette fiction, ni les événements ni les personnages ne correspondent à des cas réels.
En revanche, que certains détails factuels soient réalistes, personne ne le niera : il suffit de lire les journaux pour les connaître.
Je les ai lus, et je m'en suis servi. L'Équipe, Le Monde, Le Journal du Dimanche, d'autres encore, m'ont été d'une aide certaine. Je les en remercie.

Jean-Noël Blanc (Tir au but)

Ce film est entièrement basé sur des faits irréels. Toute ressemblance avec des animaux ayant existé a été extrêment dure à obtenir.

Alain Chabat (Didier)

La Grande Bretagne est fortunée en ce qui concerne la variété et la beauté de ses îles côtières, mais le cadre de ce roman, Combe Island, au large de la côte de Cornouailles, n'en fait pas partie. L'île, les événements déplorables qui y eurent lieu et tous les personnages de cette histoire, vivants et morts, sont entièrement fictifs, n'existent que dans cet intéressant phénomène psychologique, l'imagination de l'auteur de romans policiers.

P. D. James (The Lighthouse)

Il est ennuyeux de répéter, à chaque livre que l'on imprime, que les faits, les situations et les personnages sont inventés. Mais il paraît nécessaire de le faire. Alors, puisque j'en suis là, je veux ajouter que les noms de mes personnages naissent en raison d'assonances amusantes, sans aucune volonté maligne.

Andrea Camilleri (Chiens de faïence)

Dans ce livre, tout - noms, prénoms (surtout prénoms), situations - est inventé de A à Z. S'il y a une quelconque coïncidence, elle est due au fait que mon imagination est limitée. [...]

Andrea Camilleri (L'Excursion à Tindari)

Les personnages de ce roman, leurs noms et les situations dans lesquelles ils se retrouvent et agissent sont, naturellement, pure invention. Ce qui appartient en revanche à la réalité, ce sont les données sur l'immigration clandestine des mineurs tirées de l'enquête de Carmelo Abbate et Paola Ciccioli et parues dans Panorama le 19 septembre 2002, et les informations sur le chef des négriers et son organisation prises dans un article du quotidien La Repubblica, du 26 septembre 2002. L'histoire du faux mort m'a aussi été suggérée par un fait divers (Gazzetta del Sud, 17, 20 et 25 août 2002).

Andrea Camilleri (Le Tour de la Bouée)

Ceci est un roman. Je ne décris pas les événements et les milieux tels qu'ils sont, ou ont été, dans la réalité. Je m'autorise certaines libertés. Par exemple celle de déplacer des carrefours, de repeindre des maisons, et surtout d'inventer des enchaînements fictifs là où c'est nécessaire. La même chose vaut pour les personnages. Ainsi je ne pense pas qu'il existe à Östersund un policier prénommé Giuseppe. Personne n'a donc lieu de se sentir visé. Toute ressemblance avec des personnes réelles ne peut cependant totalement être évitée. Il s'agit dans ce cas de pures coïncidences.

Mais le soleil, début novembre dans le Härjedalen, se lève bien autour de huit heures moins le quart. On retrouve donc, au milieu de la fiction, un certain nombre de vérités indubitables.

Ce qui était évidemment mon intention.

Henning Mankell (Le Retour du professeur de danse)

Ceci est une œuvre de fiction. Les noms, les personnages, les lieux et les événements sont les produits de l'imagination de l'auteur ou sont utilisés de manière fictionnelle et ne doivent pas être interprétés comme réels. Toute ressemblance avec des événements réels, des endroits, des organisations ou des personnes, vivantes ou mortes, est entièrement du domaine de la coïncidence. (l'éditeur)

Alors que la collision d'avions qui se trouve au centre de l'intrigue de ce livre a bien eu lieu et a amené la création de l'Administration Fédérale de l'Aviation Civile et de ses règles de sécurité, l'histoire et tous ses personnages sont entièrement fictifs. Toutefois, plusieurs de ces personnes fictives portent des noms empruntés à de généreux donateurs à une fondation pour les enfants malades du cancer.

Tony Hillerman (L'Homme squelette)

La description du charmant village de Montbrun-les-Bains et sa topographie sont absolument fantaisistes et n'engagent que la responsabilité de l'auteur.

Pierre Magnan (La Folie Forcalquier)

Toute ressemblance entre le dictateur Hynkel et le barbier juif est une pure co-incidence.

Charlie Chaplin (Le Dictateur)

Note : Toute ressemblance avec des faits réels ou des personnages existant serait purement fortuite ou alors nous vivons vraiment dans une société à la con...

Hugo Nicolas (Mélancolie des temps futurs)

[dans ce petit roman] il se passe la même chose que dans toutes les aventures du Conde : l'histoire est une fiction, même si elle contient une forte dose de réalité. Ici, derrière l'aventure policière qui entraîne Mario Conde, on trouve l'histoire d'un déracinement qui m'a toujours beaucoup ému : celui des Chinois qui sont venus à Cuba, semblables à tant d'autres émigrants économiques. La solitude et le déracinement sont, logiquement, le sujet de cette histoire qui n'a pas eu lieu mais aurait pu être.

Leonardo Padura (Mort d'un Chinois à La Havane)

[…] Enfin, comme toujours, je rappelle que les personnages et les événements de ce livre sont l'œuvre de mon imagination, même s'ils sont assez proches de la réalité. Mario Conde est une métaphore, pas un policier, et sa vie se déroule, tout simplement, dans l'espace possible de la littérature.

Leonardo Padura (Électre à La Havane)

Tous les personnages de ce roman sont fictifs mais le lecteur peut imaginer qu’ils sont vrais et l’auteur ne le démentira pas. [La citation est approximative et en attente de vérification.]

Max Gallo (Un homme de pouvoir)

Ce livre n'aurait pu être écrit sans l'aide du Dr. James Heath, professeur de chimie à l'Université de Californie, Los Angeles et de Carolyn Chriss, chercheuse hors du commun. L'histoire est imaginaire. Pourtant la science dont il y est question est réelle. La course pour construire le premier ordinateur moléculaire est réelle. Toute erreur ou exagération involontaire dans l'histoire sont le fait du seul auteur.

Michael Connelly (Darling Lilly)

C'est l'avertissement habituel que je suis fatigué de faire : cette histoire, je me la suis inventée. Et donc même les personnages (avec leurs noms et prénoms) et les situations dans lesquelles ils se retrouvent appartiennent à l'imaginaire. Donc toute homonymie serait totalement fruit du hasard.

Andrea Camillleri (La Lune de papier)

Dans ce roman, le Requiem et l'histoire de sa réalisation jouent davantage comme une mémoire de Terezin et le symbole de la résistance des Juifs à l'intérieur des camps, que comme l'œuvre réelle de Verdi. On ne s'étonnera donc pas des libertés que prend l'auteur avec la partition.

Jozef Bor (Le Requiem de Terezin)

Le présent ouvrage est une œuvre de fiction où rien n'est forcément vrai. Il serait pourtant vain de nier que nombre de détails sont empruntés à l'ouvrage, exemplaire et exhaustif, de Steven Naifeh et Gregory White Smith, Jackson Pollock : an American Saga (Clarkson N. Potter, 1989) et que certaines des déclarations placées dans la bouche de mes artistes de fiction ressemblent de très près à celles que l'on trouve dans Abstract Expressionism, Creators and Critics, remarquable anthologie éditée et présentée par Clifford Ross (Harry N. Abrams, 1990).

John Updike (Tu Chercheras mon visage)

Les personnages de ce roman sont entièrement fictifs. Mais certains des événement survenus pendant l'été 1942, sous l'Occupation, et en particulier la rafle du Vél d'Hiv qui eut lieu le 16 juillet 1972 en plein cœur de Paris.

Ce livre n'est pas un travail d'historien et ne prétend pas l'être. C'est un hommage aux enfants du Vél d'Hiv qu'on ne revit jamais.

Un hommage aussi à ceux qui survécurent et témoignèrent.

Tatiana de Rosnay (Elle s'appelait Sarah)

Ce livre est un roman vrai.
Les faits majeurs relatés sont vérifiables.
Les personnages politiques, diplomatiques et militaires ont bien existé.

Gilbert Sinoué (Erevan)

L'Heure trouble se déroule principalement au milieu des années 90 sur la belle île d'Öland, mais une Öland qui, pour une bonne part, n'existe que dans l'imagination de l'auteur. Ni les personnages ni les entreprises du récit n'ont aucun modèle réel, et beaucoup de lieux sont également inventés.

Johan Theorin (L'Heure trouble)

Les pages qui sont présentées ici sous le titre court mais complet de Sauvage, avec indication de genre, roman, n'ont pas été trouvées, à moitié rongées, dans le double fond d'un tiroir secret, et pas davantage dans une malle de corsaire dans un grenier dans un manoir. La substance n'en a pas été recueillie de la bouche d'un mourant pressé de les voir pénétrer une oreille attentive. Elles n'ont pas été soustraites par abus à l'obscurité temporaire dans laquelle aurait voulu les confiner je ne sais laquelle de mes créatures serviles, personnages malgré elles du récit qui va suivre et pseudo-détentrices de ses prétendues annexes.

Le premier possessif de ces pages m'appartenant en propre, et pour peu qu'un possessif puisse être possédé, il n'y a pas de raison de repousser plus loin le moment de me nommer en clair, une fois pour toutes, c'est-à-dire de renvoyer tout simplement la lectrice à la couverture de l'ouvrage qu'elle tient entre ses mains fiévreuses quoique encore hésitantes, à la couverture et ses inscriptions.

On se dit des mots de bienvenue : enchanté ... très heureuse ... c'est entendu comme ça, et à chacun son rôle, qui n'est pas interchangeable. Si mon nom est en couverture, l'ex-libris est à l'intérieur, qui porte quant à lui le nom de la lectrice. Ce nom, je ne vais pas le dévoiler, d'autant qu'avec un peu de chance elle sera peut-être plusieurs. Qu'on se le dise, dès le début des gentillesses, avant que ne commencent vraiment les hostilités.

Donc, ce n'est pas à moi que la découverte d'un manuscrit complètement inconnu, dans une époque où la science historique est poussée à un si haut degré, parut presque miraculeuse. Personne n'est venu sonner à ma porte ou cogner aux persiennes, nul individu singulier, porteur d'une barbe de huit jours, tenant une liasse sous le bras à lui léguée par une main amie dans une circonstance romanesque. Non, la chance ne m'a fait tomber sur aucun vieux médecin possesseur d'une caisse de plomb, qu'il prétendait avoir déterrée dans les fondations d'un ancien ermitage qu'on restaurait. Ces pages, je les ai d'autant moins trouvées dans un déballez-moi-ça de manuscrits et de vieux papiers, que je les ai moi-même conçues. Je les ai d'autant moins dénichées dans une maisonnette du royaume d'Aragon en un lieu un peu écarté, que je les ai remâchées longuement, coulées fastidieusement comme du béton, noircies avec bonheur et simultanément peaufinées. Oui, ces feuillets, je ne les ai pas dégotés dans une soupière désaffectée, dans une baignoire transformée en débarras ou au fin fond d'un appentis humide; et pas davantage dans un chapeau, au bord des eaux végétales de la Marne, le 11 janvier l904. Je n'ai pas voulu courir le risque d'altérer, en y mettant du mien, la grâce un peu corrosive d'un prétendu journal écrit par quelque femme de chambre. Je n'ai pas eu à demander, pour prix de mes soins, la permission d'élaguer tout ce qui me paraîtrait inutile. Je n'ai pas attendu, les deux pieds dans le même sabot, qu'un mystérieux correspondant m'expédie des dossiers en m'enjoignant d'en préparer dès à présent la copie selon les règles de l'édition, mais de n'en rien publier avant le délai de rigueur. Non, ces lignes n'ont pas été trouvées parmi les papiers d'un quelconque voyageur en Europe centrale, en Afrique du Nord et en Extrême-Orient, qui se serait fixé depuis trois ans à Bouville, pour y achever ses recherches historiques sur le marquis de Rollebon.

De ce fait, que je crois désormais établi, je ne signerai pas l'amorce de cet ensemble d'un quelconque label fallacieux: « Les éditeurs ». Et je chercherai d'autres modèles pour l'indispensable précaution, la formule initiale de fictivité, qui porte en elle son pesant de doute, que j'espère délicieux, et son poison. Si poison il y a, j'aimerais en supprimer toute trace d'amertume.

Ce roman étant un conte, et ce conte un roman, il n'est pas absurde qu'on songe à débiter du compte du romancier lui-même les séquelles d'une apparence de ressemblance possible avec des lieux, des cris, des mots, des gesticulations ou des personnes qui ne sont pas du conte mais de la réalité fortuite. Est-ce que nous sommes d'accord pour que le verger du hasard n'ait pas donné, cette année, de ses trop fameux fruits ? Si un tel contrat pouvait aller sans dire, le dire ne lui enlèverait rien. En cas d'insatisfaction manifeste, le bureau des plaintes sera celui de l'auteur, plutôt que celui des personnages, lesquels n'ont pas plus de titres à passer pour des saints que le premier n'en a pour se dire le « bon » Dieu.

Ces quelques lignes liminaires, que - pareilles aux suivantes - je n'ai pas dégotées en Île-de-France au pied d'un vieux clocher, dans une petite maison, dans un grenier fermé à clef, dans le compartiment secret d'une malle déposée là par un prisonnier espagnol..., ces phrases, que je n'ai pas fait que châtier et parfaire à partir d'un manuscrit écrit à la prison de Newgate et jeté par hasard dans mes mains par un fou qui s'enfuit en courant, ne sont déjà plus des lignes ou des phrases liminaires. Il n'y a pas lieu de croire qu'elles furent écrites en 1827. Elles n'ont pas été rédigées par un capitaine Georges qui eût aimé que les lise un compagnon de la même cohorte. Elles ne sont ni décolorées, ni effacées, ni mutilées, ne sont pas précédées des mots « préface », « avertissement» ou « avis au lecteur », ni même du mot « prologue» auquel j'avais un moment songé. Elles ne seront pas interrompues par un intermède, puisque chacune, hormis la première et l'ultime, servira d'intermède à deux autres. Elles font déjà partie de la débandade encore obscure qui va rajouter sur les épaules des lectrices potentielles, qui pour la majorité s'en contrefoutent, un petit poids de synthèse de choses vues. Et si ces mots sont destinés à retenir l’attention de la cliente, s'ils y ont à ce moment tant soit peu réussi, il ne serait pas prudent de brûler cet avantage au moyen d'un grand blanc on bien d'un saut de page, ou d'un « chapitre deux » que n'aurait pas appelé un « chapitre premier », et de ne pas ainsi déboucher franco dans la narration et le milieu des choses par un point de cette histoire qui n'est pas au début, qui n'est pas à la fin, qui n'est pas au hasard, mais se déroule derrière le front d'un individu et sous sa propre plume traçant d' abord le mot Ceci, puis le mot est, puis les deux mots mon testament, suivis de quelques autres : Ceci est mon testament révoquant toute disposition antérieure, il ne léguera aucune marchandise de valeur à quiconque, mais un simple témoignage autorisé et peut-être abouti.

Oui, la civilisation qui avait poli Paul, la civilisation qui m'avait poli, moi, ne me portait plus dans son cœur, depuis déjà bien du temps, et n'avait pas de considération pour ce que je prétendais lui offrir en retour.

Jacques Jouet (Sauvage (premières pages du roman))

Tous les personnages de ce récit étant fictifs, si vous vous reconnaissiez à travers l'un d'eux… c'est que vous seriez vous-même fictif… ce qui serait quand même assez étonnant.

Philippe Forissier (Du côté de Chavanelle)

Mesdames, messieurs, c'est Orson Welles au micro, quittant la peau de son personnage pour vous garantir que La Guerre des Mondes n'avait pour unique dessein que de vous divertir. Le Mercury Theatre, à sa manière radiophonique, s'est caché sous un drap blanc et a jailli du buisson en criant « Bouh ! ». En commençant ce soir, nous n'avions pas le temps de savonner vos fenêtres et de voler vos haies de jardin d'ici demain… Nous avons fait de notre mieux. C'est ainsi que nous avons anéanti le monde sous vos oreilles et entièrement détruit la station CBS. J'espère que vous serez soulagés d'apprendre que c'était une plaisanterie et que toutes les institutions sont en activité. Donc, au revoir à tous et, s'il vous plaît, n'oubliez pas pour les jours prochains la terrible leçon de ce soir. Cet envahisseur grimaçant, rubescent et globuleux qui loge dans votre salon est un habitant de la citrouille creuse. Si on sonne à votre porte et qu'il n'y a personne, ce n'est pas un Martien… c'est Halloween.

Orson Welles (La Guerre des mondes)

J'ai fait de mon mieux pour éviter toute ressemblance avec des personnages réels, mais je ne peux pas faire que je ne sois de mon époque.

Marcel Aymé (La Tête des Autres)

L'histoire d'Adèle H. est authentique. Elle met en scène des événements qui ont eu lieu et des personnages qui ont existé.

François Truffaut (L'Histoire d'Adèle H.)

Nourri de faits historiques vérifiables et s'appuyant même textuellement sur des lettres et des documents personnels, le roman de la vie du poète Heredia, narré à la première personne, doit cependant être considéré comme une œuvre de fiction. L'existence réelle du poète, tout comme celle des personnages qui l'entourent, de Domingo Del Monte, Varela, Saco, Tanco au capitaine général Tacòn et au caudillo mexicain Santa Anna, ou ses deux grands amours, Lola Junco et Jacoba Yàñez — sont ici présentés à partir d'un discours fictionnel qui tisse librement la toile où se croisent les péripéties historiques et romanesques. Ainsi, tout ce qui est évoqué par Heredia est arrivé, a dû ou pu arriver dans la réalité, mais tout est toujours vu ou reflété à travers le prisme romanesque dans une perspective contemporaine.

Leonardo Padura (Le Palmier et l'Étoile)

Le Dorset est bien connu pour l'histoire et la variété de ses manoirs, mais les touristes dans ce beau comté ne trouveront pas Cheverell Manor parmi eux. Le manoir, et tout ce qui est en rapport avec lui, ainsi que les déplorables événements qui y prennent place, n'existent que dans l'imagination de l'auteur et dans celle des lecteurs, et n'ont aucune connexion avec quelque personne que ce soit, passée ou présente, vivante ou morte.

P. D. James (Une mort esthétique)

Ceci est une œuvre de fiction. Toute ressemblance avec des personnes existantes ou ayant existé serait totalement fortuite. Surtout avec toi, Jenny Beckman. Connasse.

Marc Webb ((500) Jours ensemble)

Formulons le vœu que ce récit demeure une œuvre de pure fiction. Ainsi, toute ressemblance avec des lieux, des situations réelles, des personnes existantes ou ayant existé devrait pouvoir rester fortuite.

Chris Antone (Vicilisation - La Chute)

Comme tous les romans qui ont pour protagoniste le commissaire Montalbano, celui-ci a été suggéré par deux faits divers : un cheval retrouvé tué sur une place de Catane et le vol de quelques chevaux dans une écurie de la province de Grossetto.

Je crois qu'il est inutile de répéter, mais je le fais quand même, que les noms des personnages et les situations dans lesquelles ils se retrouvent sont totalement de mon invention et n'ont donc aucun rapport avec des personnes réellement existantes.

Si par hasard quelqu'un s'y reconnaissait, cela signifierait qu'il est doté d'une imagination supérieure à la mienne.

Andrea Camilleri (La Piste de Sable)

Toute ressemblance avec des lieux, des personnages existants ou ayant vraiment existé me ferait très plaisir : elle montrerait que j'ai su créer des lieux et des personnages crédibles. Car les personnages et les situations de ce récit étant fictifs, de telles ressemblances ne sauraient être que fortuites.

Michel Plantier (La Brouette ou Le Feu aux fesses)

Ce roman est inventé. Je veux dire que les personnages, les noms, les situations dans lesquels ils sont placés ne font référence à aucune personne réellement existante. Mais il ne fait pas de doute que le roman naît d'une réalité précise. Et donc, il peut arriver que quelqu'un croie se reconnaître dans un personnage ou une situation, mais je puis assurer qu'il s'agit d'une malheureuse et absolument involontaire coïncidence.

Andrea Camilleri (Les Ailes du Sphinx)

Ceci est un roman. Aucun des personnages n'existe donc dans la réalité. Mais il n'est pas toujours possible ni nécessaire d'éviter toute ressemblance.

Henning Mankell (Le Guerrier solitaire)

Ce film est une fiction basée, hélas, sur des faits et des personnages réels.

Denys Granier-Deferre (93, rue Lauriston)

Il n'y a pas de Clootie Well à Auchterarder. Cependant celui de Black Isle vaut le détour, si on aime les attractions touristiques un peu inquiétantes.

De même qu'il n'y a pas de Ram's Head à Coldstream, mais les tourtes au bœuf du Besom sont convenables.

Ian Rankin (L'Appel des Morts)

Ce livre est une œuvre de fiction fondée sur un événement réel de l’histoire : la conférence des Trois Grands, qui s’est tenue à Téhéran en 1943. Les photographies de Staline, Churchill et Roosevelt – les « Trois Grands » – dans la capitale iranienne et, plus tard, à la conférence de Yalta en février 1945, sont presque devenues des icônes de la Deuxième Guerre mondiale. Roosevelt est mort avant la conférence de la victoire, qui se tint à Potsdam en juillet 1945. Mais, pour l’essentiel, c’est à Téhéran que furent tranchées les questions de fonds.

Certains noms, certains personnages, des entreprises et des organisations diverses, plusieurs lieux, plusieurs événements et incidents sont le produit de l’imagination de l’auteur, mais d’autres ne le sont pas. Beaucoup d’épisodes plus obscurs décrits dans ce livre ont réellement eu lieu, et j’ai pensé que cela pourrait amuser le lecteur d’en retrouver quelques-uns repris dans ces dernières pages.

Il s’agit des épisodes suivants, dans le désordre :
• Sumner Welles, secrétaire d’État adjoint, démissionna de son ministère en septembre 1943, suite à la révélation d’un acte « d’une grave turpitude morale », commis avec un porteur des chemins de fer noir.
• Une torpille a bien été tirée sur l’USS Iowa sur l’USS Willie D. Porter lors de la traversée de Roosevelt vers l’Afrique du Nord. Suite à cette bévue de leur escorte de destroyers, ses chefs d’état-major et lui-même ont échappé de peu à la mort.
• En 1943, des négociations de paix secrètes entre les Allemands et les Russes, et entre les Allemands et les Américains, furent menées activement. L’ancien chancelier allemand et ambassadeur en Turquie, Franz von Papen, a réellement rencontré le commandant George Earle, à Ankara, le 4 octobre 1943. Selon les mémoires de von Papen, Earle aurait déclaré que le « Président Roosevelt lui avait confié la mission de discuter personnellement avec moi de la possibilité d’une paix anticipée » et montra à von Papen un document « susceptible de servir de base a une paix avec l’Allemagne ». Von Papen souligne que Earle l’encouragea même à venir au Caire, pour un entretien avec le Président, mais qu’il n’aurait pu s’y rendre « avant de posséder la preuve écrite de la main du Président qu’il entreprendrait de négocier sur la base des conditions dont nous avions débattu ». C’est pourquoi les pourparlers avec von Papen n’ont rien donné. « Force m’est de supposer que le Président devait considérer qu’il aurait été trop risqué de se montrer plus explicite. » De la même maniere, pendant que Himmler était à Posen, son masseur, Felix Kersten, était réellement à Stockholm, pour entrer en contact avec l’émissaire spécial du Président Roosevelt, Abram S. Hewitt. En Suède, Hewitt a aussi rencontré le général Walter Schellenberg. Auparavant, Himmler avait également délégué son avocat personnel, Carl Langhehn, en Suisse, pour poser des jalons en vue de semblables négociations de paix. Les Russes n’étaient pas moins désireux de négocier avec les Allemands et, après Stalingrad, leur ambassadrice à Stockholm, Mme de Kollontai, rencontra les représentants de Joachim von Ribbentrop à plusieurs reprises.
• L'Opération Triple Saut correspondait à un véritable plan. Plus d’une centaine de parachutistes allemands furent largués au-dessus de l’Iran, dans le but d’assassiner les Trois Grands. li furent tous tués ou capturés.
• Le camp 108, à Beketovka, était un vrai camp de prisonniers de guerre. Les chiffres des morts allemands dans les camps de prisonniers russes, repris dans ce roman, sont attestés par des sources fiables et nombreuses.
• Le meurtre de quatre mille officiers polonais dans la forêt de Katyn fut finalement admis par le Président russe Boris Eltsine en 1992. Mais des centaines de milliers de Polonais déportés dans les camps de travail du système soviétique du Goulag disparurent à jamais.

Pour l’essentiel, le déroulement de la conférence des Trois Grands demeure enveloppé d’une atmosphère de secret. Mais les faits suivants demeurent étranges – et ne sont pas contestés :
• Deux généraux américains – le général George C. Marshall et le général H.H. Arnold – s’absentèrent de Téhéran, sans permission, et partirent en excursion dans les bois, autour de la capitale iranienne. Pourquoi 
• Dès que Roosevelt eut atterri à Téhéran, Staline annonça que sa police secrète, le NKVD, avait éventé un complot visant à tuer les Trois Grands. Il proposa à Roosevelt – mais pas à Churchill – de venir s’installer en sûreté, dans le périmètre imprenable de l'ambassade soviétique. Roosevelt semble avoir cru à ce complot et, contre tous les avis, il accepta de déménager, exposant ainsi la délégation américaine à toutes les indiscrétions. Cette histoire de complot recèle-t-elle une part de vérité ? Roosevelt n’était-il pas trop circonspect pour ne pas deviner que toutes ses conversations dans l’enceinte diplomatique russe seraient écoutées ? S’il le savait, que mijotait-il ? N’aurait-il pu accepter de se rendre en territoire?russe pour une autre raison 
• A Téhéran, en plus d’une occasion, Churchill se montra irrité et contrarié par Roosevelt. Les deux hommes ne furent plus?jamais amis. Pourquoi 
• A Téhéran, Roosevelt s’est effondré sous le coup de violentes douleurs abdominales. Etait-ce un empoisonnement ? Certains le pensent.
• Avant, pendant et aprés la conférence de Téhéran, von Papen, ambassadeur d’Allemagne à Ankara (Turquie), fut tenu?informé de ce qui se tramait par un espion qui travaillait comme valet au service de l'ambassadeur de Grande-Bretagne à Ankara, sir Hughe Knatchbull-Hugessen.
• A Téhéran, Churchill passa l’essentiel de la conférence à l’écart, marginalisé par les deux autres protagonistes. Pourquoi 
• A Téhéran, Staline suggéra, sérieusement, que le meilleur moyen de s’assurer que l’Allemagne ne constituerait plus jamais une menace pour la sécurité du monde serait de détruire son militarisme à la racine : à cette fin, il proposa donc l’exécution de 100 000 officiers et sous-officiers allemands. A contrecœur, il finit par transiger à 50 000. Churchill protesta avec véhémence ; Roosevelt, lui, estima que 49 000 devraient suffire ! Voila qui ne ressemblait pas du tout au Président américain. Pourquoi une telle déclaration ? Et pourquoi a-t-il vendu la Pologne et la Finlande à Staline ? Staline possédait-il une emprise temporaire sur FDR ?
• A Téhéran, le massacre de la forêt de Katyn, dont les Russes étaient responsables, ne fut jamais mentionné par Roosevelt devant Staline.
• Le général Marshall était unanimement considéré comme le futur commandant en chef du débarquement allié de juin 1944. Mais en fin de compte, Roosevelt confia ce commandement à Eisenhower. Aucune explication ne vint expliquer ce choix qui, à l’époque, suscita une surprise considérable. Cette décision aurait-elle un rapport avec l’absence inexpliquée de Marshall, qui déserta une partie de la conférence de Téhéran 
• En 1944, c’est un nombre de Juifs sans précédent qui fut décimé dans les « camps spéciaux ».

Philip Kerr (La Paix des Dupes)

Les tablettes de Stanley étaient une copie très ancienne de l'Ancien Testament. Il y en avait d'autres, de-ci de-là, bien sûr, certaines plus anciennes que d'autres, mais celles-ci n'étaient pas qu'un Ancien Testament de très vielle date : c'était un Très Ancien Testament. Un Très, Très Ancien Testament.

C'était même, ainsi qu'on allait le découvrir bientôt, le Plus Ancien Testament de tous les Anciens Testaments.

[…] le plus Ancien Testament de tous les Anciens Testaments se révélait identique à la lettre près à toutes les versions du Pas Aussi Ancien Testament qui l'avaient suivi, à une exception notable : un court paragraphe tout en bas de la première tablette, un paragraphe de deux phrases qui apparemment n'avait été repris dans aucune des éditions moins anciennes :

Ce qui suit est une œuvre de fiction. Toute ressemblance avec des personnages existant ou ayant existé ne pourrait être que fortuite. 

Shalom Auslander (Attention, dieu méchant)

Les faits rapportés dans ce roman ne sont pas réels, même si, comme la réalité l'a démontré, ils auraient tout aussi bien pu l'être.

Toute ressemblance avec des faits ou des personnes réels n'est donc que pure ressemblance, ou obstination de la réalité.

Dans ce roman, personne, de fait, ne doit se sentir visé. Personne, non plus, ne doit s'en sentir exclu, si d'une quelconque façon il y est impliqué.

L'Auteur

Leonardo Padura (Passé parfait)

En 1990, quand j’ai commencé a écrire le roman Pasado perfecto, le lieutenant-enquêteur Mario Conde, protagoniste de ce livre, est né. Un an et demi plus tard, une fois le roman publié, le Conde m’a chuchoté une nuit à l’oreille quelque chose que j’ai médité plusieurs jours mais qui a fini par me sembler une bonne iclée : pourquoi ne pas faire d'autres romans ? Et nous avons décidé alors d’écrire trois autres morceaux, qui, réunis avec Pasado perfecto (qui se déroulait durant l’hiver 1989), formeraient la tétralogie des Quatre saisons. C’est ainsi que nous avons conçu Vents de Carême (printemps), Électre à La Havane (été) et cet Automne à Cuba, que nous avons terminé d’écrire à l’automne 1997, quelques jours avant l'anniversaire du Conde qui est aussi le mien, puisque nous sommes nés le même jour, mais pas la même année.

Cette confession n’a d’autre but que de révéler deux choses : que je dois au Conde (personnage littéraire, pas du tout réel), la chance d’avoir voyagé à travers une année entière de sa vie, et d’avoir suivi ses réflexions et ses aventures ; et que ses histoires, comme je le répète toujours, sont fictives, même si elles peuvent beaucoup ressembler à des histoires réelles.

Leonardo Padura (L'Automne à Cuba)

Même le lecteur le plus innocent aura compris que le présent récit est pure fiction. Néanmoins, une bonne part des faits évoqués proviennent d’écrits ou de traditions antiques que j’indiquerai ici, à l’usage des curieux ou de ceux que ces sujets intéressent.

Pline l’Ancien, dans son Histoire naturelle, parle d’eaux qui rendent les vaches blanches, d’autres qui enflamment les torches, et d’autres encore qui donnent à celui qui en boit le pouvoir de rendre des oracles mais abrègent leur vie. Ce même Pline mentionne l’existence d’hommes minuscules et d’ une plante narcotique appelée halicacabon. Les Arabes n’étaient pas monothéistes jusqu’à la prédication de Mahomet qui vécut aux VIe et VIIe siècles de l’ère chrétienne, et ils priaient dans la direction de Jérusalem et non de La Mecque.

La situation politique en terre d’Israël était, à cette époque, particulière. A moitié royaume indépendant, à moitié colonie romaine, les Juifs payaient des impôts locaux et, à contrecœur, à Rome (« A César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu »), obéissaient aux lois des uns et des autres, et étaient régis par un système judiciaire si compliqué qu’il fallut, pour condamner le Christ, faire intervenir Hérode, Anne, Caïphe, et finalement le procurateur romain, Ponce Pilate, qui le fit exécuter. Deux rois ont régné sous le nom d’Hérode : on attribue au premier le massacre des Innocents, bien qu’il soit mort quatre ans avant la naissance du Christ ; au second, la décapitation de Jean-Baptiste. Du fait de son autonomie, plus ou moins nominale, il n’y avait pas en Israël de gouverneur romain, mais un procurateur qui ne siégeait pas dans la capitale, Jérusalem, mais à Césarée, une cité maritime dont on peut aujourd’hui visiter les ruines. Si la situation l’exigeait, le procurateur pouvait faire appel au gouverneur de Syrie, qui siégeait à Antioche et disposait de quatre légions. Chaque légion comportait 6 120 hommes.

La question du voyage de Joseph à Bethléem pour se faire enregistrer a été beaucoup discutée. Il est avéré que Quirinus, à l’époque gouverneur de Syrie, a ordonné, en l’an VI avant J .-C., un recensement dont nous avons la preuve du fait de ses conséquences. Pour des raisons religieuses, les Juifs s’opposaient à ces recensements, car, pour eux, les accepter était reconnaître une forme d’État laïque. Pour cette raison, le recensement de Quirinus déclencha une révolte, dirigée par l’un des nombreux prétendus messies qui surgissaient en de telles occasions. Quoi qu’il en soit, il n’était pas logique que Joseph aille se faire enregistrer à Bethléem, même s’il en était originaire, puisque, à l’époque comme aujourd’hui,les citoyens se faisaient recenser là ou ils habitaient, travaillaient et payaient l’impôt. Il est encore moins logique que, pour compliquer davantage les choses, il ait emmené avec lui son épouse qui était sur le point d’accoucher. En réalité, l’important, aux yeux des Évangélistes, était que Jésus naisse à Bethléem comme l’avaient annoncé les prophéties, et qu’il soit de la maison de David à laquelle appartenait Joseph, ce qui est, à son tour, un contresens, puisque, entre Joseph et Jésus, il n’existait aucun lien de parenté.

Le nom de Teo Balas correspond à un personnage historique, mais pas à un bandit. Cependant, il est bien fait mention, dans un des Évangiles apocryphes, d’un redoutable bandit auquel on attribuait toutes sortes de vols, assassinats, mutilations et autres atrocités. Un autre texte apocryphe raconte que la Sainte Famille fut attaquée pendant la fuite en Égypte, non par un mais par deux larrons, l’un bon et l’autre mauvais. L’intercession du bon larron leur permit de sortir indemnes de cette rencontre. Des années plus tard, le bon et le mauvais larron devaient mourir crucifiés avec Jésus-Christ sur le Calvaire.

La crucifixion était un mode d’exécution capitale particulier aux Romains, et son caractère était exceptionnel. Les croix pouvaient être de trois types : la crux comissa, en forme de T, la crux immisa ou capitata, avec la poutre transversale plus bas, qui est celle sur laquelle mourut Jésus-Christ, et la crux decussata, en forme de X, dite aussi croix de Saint-André. La crucifixion s’appliquait aux traîtres, aux esclaves, par exemple Spartacus, et à certains criminels importants. Une tradition chrétienne apocryphe dit que la croix du Christ avait été fabriquée dans l’atelier de Joseph.

Pomponius Flatus commet une erreur en ne reconnaissant pas le deuil de Bérénice, car celle-ci suit la tradition romaine de la couleur blanche, au lieu du sac de couleur sombre dont, semble-t-il, usaient les Juifs. En cela, comme pour d’autres détails, la famille d’Epulon, de même que la majorité des familles aisées de l’époque, avait adopté les coutumes romaines.

Des opérations immobilières telles qu’il en apparaît dans ce récit étaient fréquentes en ces temps-là. D’ailleurs,elles le sont à toutes les époques et dans tous les pays. Les historiens romains y font référence en diverses occasions, car elles ont été à l’origine de grandes fortunes et de non moins grands scandales auxquels restent attachés des noms illustres.

Pour doter Quadratus d’un passé martial, je l’ai fait participer à la bataille de Pharsale, qui a eu lieu en 48 avant J.-C., ce qui en ferait pratiquement un vieillard. C’est une licence que je me suis permise. De toute manière, les soldats de métier prenaient leur retraite à un âge très avancé.

Presque toutes les phrases et les pensées de Zacharie viennent des Écritures, mais il n’en est pas de même pour l’histoire d’Amran, qui est de mon invention.

Eduardo Mendoza (Les Aventures miraculeuses de Pomponius Flatus)

Les événements rapportés dans ce livre sont vrais. Toutes les interviews formelles ont été enregistrées en vidéo et presque toutes les autres conversations, y compris les conversations téléphoniques, ont été soit enregistrées par l'auteur, soit reconstituées sur la base de notes prises par l'auteur au cours de ces conversations. Certains dialogues seulement, rapportés dans ces pages, ont été édités pour les besoins de la cohérence et afin d'éviter les répétitions ; parfois cet amendement a rendu nécessaire une réorganisation chronologique de quelques remarques. À leur demande, plusieurs noms ont été modifiés afin de protéger la vie privée de certains individus.

Daniel Mendelsohn (Les Disparus)

Je me suis permis dans ce roman certains libertés poétiques et j'ai cité de façon plus ou moins longue, des textes de Virgilio Piñera, Severo Sarduy, Dashiel Hammett, Abilio Estévez, Antonin Artaud, Eliseo Diego, Dalia Acosta et Leonardo Padura sans compter plusieurs documents officieux et quelques passages des Évangiles. À plus d'une occasion, je les ai transformés et même améliorés, et j'ai presque toujours supprimé les guillemets que l'on utilisait auparavant dans ce type de situation.

Leonardo Padura (Électre à La Havane)

Mes personnages sont imaginaires.
Ne vous y trompez pas,
je ne suis pas assez fou
pour vous mettre en scène.

Jean-Denis Bonan (La Folie ordinaire, courtes fictions écrites et réalisées pour Antenne 2 en 1980)

Toute ressemblance avec des personnes existantes ou ayant existé, et ce même dans un espace intergalactique encore inconnu à ce jour, qui sera probablement découvert en 2087 par un certain James Tiberius Kirk, capitaine du vaisseau de l’entreprise, est totalement fortuite, quoique…

Vinks Darkso (L’Extraordinaire double vie d’Allan Kickass)

L'auteur tient à préciser que les personnages de ce roman sont totalement fictionnels. L'auteur en profite pour demander au lecteur d'éviter de lui dire qu'il a exagéré en accumulant ainsi les souffrances rencontrées par son personnage principal, avant d'interroger un travailleur social. Et que le lecteur qui a des problèmes avec les histoires qui le renvoient à la chance qu'il a d'être du « bon » côté de la société choisisse directement un autre roman.
Celui-ci ne le laissera pas indemne.

Eva Kavian (Ma Mère à l'Ouest)