Réflexion de Lauranne à partir/à propos du sonnet XIV

Me vient la réflexion suivante en lisant le poème XIV et son explication...

Il me semble (parti pris féminin ?) que la Création est transversale à l'amour/la mort et que Louise Labé parle de mourir quand elle ne pourra plus créer plus que de ne plus aimer... C'est ce qui lui importe.
C'est d'ailleurs pour ça que l'amour est si important pour elle : parce qu'elle est poète et que c'est sa grande source d'inspiration.

Elle dit bien, dès le début : tant que je pourrai chanter (quitte à résister aux larmes).

Deuxième partie (vers10-14): en opposition, les 2 tercets expriment le souhait de mourir, lorsque l'amour sera impossible, l'âge venu.

Je veux dire : l'amour et la création sont deux champs sémantiques qui se recoupent et même... sont identiques ici.
Symboliquement, sexuellement, l'amour et la création vont ensemble. Louise Labé ne pourra plus créer si elle n'aime plus, c'est pour ça qu'elle désirera la mort.
(Aimer/créer, faire l'amour/engendrer ).

Les champs lexicaux invoqués/convoqués sont révélateurs puisque l'amour --> chant, voix, ... (et même sanglots et soupirs qui sont de l'aire auditive, sonore ! c'est en ça qu'ils interfèrent explicitement dans la création, justement, et donc y contribuent).
Le temps (?) --> tarir, cassée, impuissante, ne pouvant plus montrer signe d'amante (ce n'est pas ne plus aimer, mais ne plus le montrer, le dire --> ne plus chanter, ne plus écrire).

Aimer avec son esprit comme avec son corps --> le terme «comprendre» (contenir, donc...) est extrèmement explicite là-dessus !
(Le parallèle avec Lilith qui avait un sexe à la place du cerveau serait erroné, je suppose).
L'amant donc remplit son esprit comme son corps, mais elle parle de l'esprit, ici.
Engendrer avec son esprit, (empli de semence), n'est-ce pas, des extériorisations, signes corporels divers d'amour, larmes, comme chants ou musique...

Lauranne