François Ier favorise l'établissement des métiers à soie

 

« pour ce mêmement que lesdits Gênois, rebelles comme dit est, au moyen de ce toutes les années tirent un million d'or ou environ de notre royaume, et de ce portent faveur et aide à nos ennemis, à notre très grand regret et déplaisir, et pour obvier à ce, lesdits suppliants nous ont fait dire et remontrer que s'il nous plaisait octroyer à Etienne Turquet, Barthélemy Nariz, leurs compagnons et ouvriers qu'ils feront venir dudit pays de Gênes avec leurs femmes, familles et enfants pour perpétuellement habiter et résider en notre dite ville de Lyon et y faire lesdits draps de soie, jouir de tels ou semblables privilèges que nous ou nos dits prédécesseurs ont donné et octroyé à ceux de Tours, lesdits Turquet et Nariz et compagnons feront tel devoir que, dedans les fêtes de Pâques prochaines, ils auront mis sus plusieurs métiers et ouvrages en notre ville de Lyon pour faire lesdits velours et autres draps de soie, qui sera un gros bien pour notredit royaume et pour ladite ville, et la totale ruine desdits Gênois, humblement requérants sur ce nos lettres de provision.

Pour ce est-il que Nous, les choses susdites considérées, désirants peupler et augmenter notre dite ville de Lyon qui est l'une des principales clefs et frontière de notre royaume et la plus commode et propice pour faire lesdits velours et pour faire venir et attirer lesdits ouvriers gênois et autres, pour ces causes ... »

Le roi exempte Turquet, Naris et leurs ouvriers du droit d'aubaine, de la taille, du droit de 12 deniers par livres, de l'entrée sur le vin, de l'obligation de guet et de garde, « pour ce toutefois que iceulx ouvriers n'iront aucunement besogner dudit métier hors de notre dite ville de Lyon, moyennant ce que lesdits ouvriers étrangers qui viendront en notre dite ville de Lyon pour y besogner dudit métier seront tenus, dès ce qu'ils seront arrivés, soit présenter par devant les conseillers de l'hôtel commun de notre dite ville de Lyon et soit inscrire par noms et sumoms ès papiers et registres de ladite ville comme les habitants d'icelle ville [...] »

Archives municipales, Lyon. Cité in Histoire du Lyonnais par les textes, p. 65-66

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