Marguerite de Navarre (1492-1549)

 

Soeur de François Ier, elle épousa successivement le duc d'Alençon et le roi de Navarre. D'une grande culture et d'un esprit très ouvert, elle protègea les auteurs suspects de sympathie pour la Réforme et composa des poèmes et un recueil de récits à la manière de Boccace : L'Heptaméron.

Marguerite de Navarre

 J'ai longuement senti dedans mon coeur
L'amour qu'à vous j'ai porté si très forte,
Si très honnête et tant pleine d'honneur
Qu'oncques nul coeur n'en sentit de la sorte ;
 Mais maintenant qui tant me réconforte,
Bien que je sens mon affection vive
La vôtre y est si grande et si naïve
Que le sentir qui confirme ma foi
Me fait avoir l'élection craintive
Si cette amour est à vous ou à moi.

Marguerite de Navarre
Amour sacré ? Amour profane ?

 Tel que tu fus, Seigneur, tout tel tu es,
Et tel seras, sans fin à tout jamais :
Très gracieux et doux à tes fidèles,
Très rude et dur et juste à tous méchants,
Qui sont toujours par malice péchant,
Sans espérer sous l'ombre de tes ailes.

Marguerite de Navarre, La Comédie de Désert