Le texte de théâtre

1 — LE TEXTE
À la différence des autres genres littéraires (roman, poésie,…) qui sont complets sous leur forme imprimée, un texte de théâtre est conçu pour être dit et représenté. Il est donc composé de deux ensembles distincts : le texte prononcé par les acteurs et les didascalies.


a — Les didascalies
Il s’agit de l’ensemble des indications scéniques concernant les décors, l’époque, le passage du temps, les costumes, les accessoires, les gestes de l’acteur, les intonations de sa voix, l’éclairage, le bruitage, la musique, etc. L’indication des noms des personnages fait aussi partie des didascalies. Certaines sont imprimées en italique.


b — Le texte prononcé
Réplique : chaque élément du dialogue que doit prononcer un acteur.
Tirade : longue réplique.
Monologue : réplique qu’un personnage seul en scène adresse à soi-même (ou au public.)
Aparté : réplique que le personnage prononce pour soi et que le public est censé être le seul à entendre ; en général un aparté est indiqué par la formule « à part ».
Interruption : inachèvement d’une réplique (volontaire ou non de la part du personnage.)
N.B.: Le texte prononcé fournit lui aussi des indications sur le temps, le lieu, etc.

 


2 — LES PARTIES DE LA REPRÉSENTATION

Acte : grande subdivision d’une pièce qui correspond à une étape importante de l’action.
Tableau : Partie d’une pièce marquée par un changement de décor.
Une scène s’achève ou commence quand un personnage entre ou sort. [Chez Shakespeare, ce terme est plutôt synonyme de « tableau».]
Un entracte prend place entre deux actes; il permet aux spectateurs de se délasser.


3 — LE RÉCIT THÉÂTRAL
a — Les moments essentiels
L'intrigue est l’enchaînement des faits et des actions qui aboutit au dénouement. Les épisodes correspondent aux différents moments du déroulement de l’action. Les principaux moments sont trois :
Exposition : présentation (au premier acte et dès le début de la pièce) des principaux personnages, de la situation et des faits qui ont préparé l’action.
Le nœud dramatique précise la nature du conflit et l’urgence de la situation.
Dénouement : achèvement et résolution de l’action.


b — Quelques procédés

Quiproquo : situation qui résulte d’une méprise sur l’identité d’un personnage. Cet effet suppose une différence d’information entre le public et les personnages.
Péripétie : changement subit de situation.
Coup de théâtre : brutal renversement de situation.
COMIQUE de gestes (l’ensemble des jeux de scène qui provoquent le rire), de mots (répétitions, jurons, jeux de mots, calembours), de situation (enchaînement des événements: rencontres fortuites, quiproquo, personnages cachés,etc.), de caractère (fondé sur la psychologie des personnages qui prêtent à rire (les vieillards, les avares, les jaloux, etc.)

 


4 — LE THÉÂTRE CLASSIQUE
La règle des trois unités : Unité d’action (l’intérêt doit être centré sur une seule intrigue), de temps (l’action doit se dérouler en vingt-quatre heures), de lieu (tout doit se passer au même endroit.)
La Bienséance : une autre règle précise qu’aucune action ne doit se dérouler sur scène ; elles doivent seulement y être racontée. De plus le langage doit être convenable, et les personnages doivent s'exprimer en fonction de leur classe sociale.

Questions à se poser pour analyser…

o UNE PIÈCE
Faire un tableau avec, en verticale, les scènes, et en horizontale les personnages.
Se demander :
— à quel moment un personnage apparaît pour la première fois
— qui est le plus souvent présent en scène (le héros ou un autre personnage  ?)
— comment se répartissent les scènes à 1, 2, 3, … personnages.
— quels personnages se rencontrent, lesquels ne se rencontrent jamais.

 


o UNE SCÈNE


+ QUAND  ?
À quel moment de la pièce ?
À quel moment de l’action ?


+ OÙ  ?
Y a-t-il des lieux différents ?
Le lieu a-t-il une importance dramatique ?


+ QUI  ?
Sont-ce des personnages principaux  ?
Entrent-ils dans des couples d’opposition  ?
Que sait-on déjà d’eux  ? Qu'apprend-on de nouveau ?
Est-ce leur première apparition  ?
Se sont-ils déjà rencontrés  ?
Se rencontreront-ils encore  ?


+ LA COMMUNICATION

Est-ce que tous parlent  ?
Qui parle à qui  ? [Toujours double énonciation
— pour l'interlocuteur/l’autre personnage
— pour le public]
Les interventions des différents personnages sont-elles de longueur égale  ?
Qui parle le plus  ?
Qui domine  ?
Certains personnages sont-ils cachés  ?


+ QUE DISENT-ILS  ?

Apportent-ils des informations nouvelles  ?
Que veut chacun d'entre eux  ?
Quel est l'enjeu du dialogue  ?