L'année 1870

Janvier

? Arrivée d'Izambard comme professeur de rhétorique au collège de Charleville, en remplacement de M. Feuillâtre. La classe de Rimbaud, dont il a plus particulièrement la charge, compte 25 élèves.



2 Parution des « Étrennes des orphelins » dans la Revue pour tous (dix-huitième livraison de la deuxième série)






5
Révocation d'Haussmann












10
Meurtre de Victor Noir



12
Funérailles de Victor Noir

























































Février






















7
Arrestation de Rochefort




























































?
Un scandale éclate au collège : un interne est retrouvé couché sur le lit d'un autre. Il y serait peut-être même resté sept à huit minutes.

Mars


Rimbaud fait, par l'intermédiaire d'Izambard, la connaissance de Léon Deverrière (autre professeur de rhétorique républicain, qui enseignait dans une institution concurrente) et de Paul Auguste [dit Charles] Bretagne (agent contrôleur des contributions indirectes, Flamand plus ou moins anarchiste, qui connaissait Verlaine).













































17 Le principal Desdouets offre à Rimbaud, en « avant-prix » un exemplaire de la traduction par La Bruyère des Caractères de Théophraste dans l'édition Firmin-Didot de 1866, avec cette dédicace : « Témoignage de satisfaction accordé à l'élève Rimbaud (classe de rhétorique) pour ses notes en classe. »










































Avril


Durant tout le printemps, Rimbaud s'attache à Izambard qui lui fait lire par exemple Rabelais, Victor Hugo, Théodore de Banville, Rousseau et l'athée Helvetius, discute littérature avec lui et lui remet toute une série de poèmes : « Ophélie », « À la Musique », « Comédie en trois baisers », « Le Forgeron ».










































15 Publication dans le Bulletin Officiel de l'Académie de Douai de divers travaux scolaires de Rimbaud.













































Mai

? Composition française : « Lettre de Charles d'Orléans à Louis XI pour solliciter la grâce de François Villon ». Demande de livres adressée à Izambard.






4 Protestation de la mère de Rimbaud auprès d'Izambard parce que ce dernier avait prêté Les Misérables de « V. Hugot » à son fils. Izambard doit aller lui présenter ses excuses (scène pénible où il ne peut placer un mot).









8
Plébiscite, suivi de manifestations













































24 Lettre à Banville. Ce dernier répondra mais la lettre est perdue.





















Juin




2
Exécution place de la Gare du programme musical qui inspirera à Rimbaud « À la Musique »

















































































? Composition en vers latins. Sujet : « Sancho Panza gratifie son âne mort de de ses pleurs et de ses louanges reconnaissantes ». Le texte en est perdu et ça, c'est vraiment dommage.

Juillet

? Incidents violents dans la classe entre Rimbaud et un jeune séminariste.




































13
Dépêche d'Ems






16
Parution d'un article de Paul de Cassagnac dans Le Pays : « Vous, républicains, souvenez-vous qu'à pareille époque, en 1792, les Prussiens entraient en Lorraine, et la Convention déclarait la France en danger. Vous fûtes grands et nobles, souvenez-vous !... »
17 Écriture, d'après Izambard, du sonnet « Aux Morts de Valmy », première version, jamais retrouvée, de « Morts de Quatre-vingt-douze... »
18 Izambard se prépare à quitter Charleville. Rimbaud lui remet « Un Coeur sous un soutane » (qu'Izambard n'apprécie guère), et « aux Morts de Valmy » : « Ça c'est pour vous, Monsieur ».
19
Déclaration de guerre






22 Visite de Caroline Gindre à son « neveu » Izambard.



24 Départ d'Izambard de Charleville. Rimbaud se sent abandonné.






27 Rimbaud envoie à Izambard, par courrier, « Vénus Anadyomène ».
28
Napoléon III à Metz, après avoir confié la Régence à l'impératrice Eugénie









Août

? Rimbaud commence à se laisser pousser les cheveux. Engagement de Frédéric Rimbaud, le frère d'Arthur, comme enfant de troupe.
2
Prise de Sarrebrück par les troupes françaises



4
L'armée allemande s'empare de Wissembourg



6 Distribution officielle des prix. Rimbaud obtient le prix d'excellence, le premier prix de discours latin, le premier prix de discours français, le premier prix de vers latins, le premier prix de version latine, le premier prix de version grecque.

Il refuse de s'associer à une souscription patriotique lancée par les élèves de sa classe (qui avaient décidé de « sacrifier leurs livres de prix et d'envoyer l'argent à l'armée française », geste un peu ridicule et qui sera d'ailleurs refusé par le ministre). Il a projeté de les vendre lui-même pour financer sa fugue à venir. Ses condisciples les lui rachètent.

Défaites de Reichshoffen et de Forbach. Reprise de Sarrebrück par les Prussiens.
7
L'armée française est enfermée dans Metz.















13 Publication dans La Charge (revue satirique hebdomadaire) de « Trois baisers »



15 Écriture de « Ce qui retient Nina »






18
Défaite de Saint-Privat. Bazaine est refoulé sous Metz.


















25 Lettre de Rimbaud à Izambard Rumeurs selon laquelle des soldats prussiens auraient été aperçus au sud de Charleville.



27
Le prince impérial à Mézières
28
Départ du prince impérial pour Sedan
29 Première fugue de Rimbaud. Il veut devenir journaliste à Paris. Comme la route directe est coupée par les Prussiens, il monte à Charleroi (à pied jusqu'à Givet, puis en train)... Retour du prince impérial à Mézières
30 et prend le premier train pour la capitale française bien qu'il ne puisse payer son billet que jusqu'à Saint-Quentin. Départ du prince impérial pour Avesnes
31 Arrivé à la gare du Nord, il ne peut acquitter le supplément, insulte peut-être un agent, et est conduit au dépôt, puis à la maison d'arrêt de Mazas, sur le boulevard du même nom (boulevard Diderot aujourd'hui).

Septembre

1
Défaite de Sedan. Napoléon III est emmené prisonnier par les Prussiens au château de Whilhelmsöhe à Cassel.
2
Capitulation de l'Empire.
3 Écriture (d'après Rimbaud) de « Morts de Quatre-vingt-douze... »
4 Rimbaud écrit (il le dit en tout cas) à sa mère, au procureur, au commissaire de police de Charleville. Si ces lettres ont existé, elles sont perdues. La déchéance de l'Empire et la République sont proclamés.
5 Rimbaud écrit à Izambard.
6 Izambard fait le nécessaire pour que Rimbaud soit libéré et envoyé à Douai, où il l'accueille chez les soeurs Gindre. Il écrit à Mme Rimbaud.



? Izambard le présente à son ami, le jeune poète Paul Demeny, dont il lui a déjà parlé.
























17 Lettre « violente, comminatoire » (Izambard) de Mme Rimbaud à son fils chez Izambard



19 Il veut se faire inscrire comme engagé dans la Garde nationale en même temps qu'Izambard. Comme il est mineur et que ce n'est pas possible, il se plaint de cette « énormité » et de la « veulerie des bureaux ». L'Armée prussienne met le siège devant Paris.
20
Échec des pourparlers entre Bismarck et Jules Favre
21 Arrivée de la lettre de Mme Rimbaud. Rimbaud refuse de rentrer. Tempête chez les sœurs Gindre.



23 Assemblée électorale publique rue d'Esquerchin. Rimbaud en rédige le compte rendu.
24 Lettre de Mme Rimbaud à Izambard.
25 Parution du compte rendu de la réunion rue d'Esquerchin dans Le Libéral du Nord.
26 Rimbaud rend une dernière visite à Demeny. Ne le trouvant pas, il lui laisse ses manuscrits et un billet.
27 Départ de Douai, retour à Charleville avec Izambard et Deverrière. Sur le quai de la gare la mère « met une pile » à son fils et insulte violemment Izambard, qui préfère tourner les talons.









Octobre*
















6 Deuxième fugue. Départ pour Fumay en train. Izambard visite les champs de bataille de Sedan, Bazeilles et Balan.
7 Écriture possible de « Rêvé pour l'hiver ». Rimbaud s'invite à Fumay chez son condisciple Léon Billuart, dans la maison duquel il voit le buffet inspirateur du poème.
8 Billuart le recommande à un de ses cousins sergent de mobiles à Givet. Ne le trouvant pas chez lui parce qu'il était de garde, Rimbaud dort dans son lit et part le lendemain en laissant sur un meuble la lettre de recommandation écrite par Billuart. Retour d'Izambard à Charleville. Alors qu'il se prépare à rendre visite à son ami Paul Durand à Bruxelles, il trouve un billet comminatoire de Mme Rimbaud, qui lui apprend la fugue d'Arthur et lui enjoint de le retrouver et, s'il résiste, de le faire ramener par la gendarmerie.
9 Passage à Vireux, où il s'invite chez un autre condisciple, Arthur Binard. Izambard, lancé à la poursuite de Rimbaud, à Fumay chez Billuart
10 Arrivée à Charleroi (voyage à pied). « Au Cabaret-vert ». Arrivée chez Louis Xavier Bufquin des Essarts, directeur du Journal de Charleroi. Rimbaud, qui veut toujours être journaliste, y est bien accueilli, mais se déconsidère en tenant des « propos déplacés » sur divers hommes politiques : « ce pignouf de X, ce sauteur de Y, ce maringouin de Z » et en tenant des discours hautement irreligieux. On le met à la porte après avoir rejeté son offre de collaboration. Nuit à la belle étoile ? Izambard à Givet
11 Départ à pied pour Bruxelles. Izambard à Vireux
12 Dans la capitale belge, il se présente chez Paul Durand, un ami d'Izambard, qui le loge deux jours, l'habille à neuf... Izambard à Chaleroy, chez des Essarts
13

14 et le remet en route muni d'un petit viatique. Il part pour Douai, où il se présente chez les sœurs Gindre.
15
En désespoir de cause, ayant perdu la trace de Rimbaud, Izambard passe chez son ami Durand, qui lui apprend qu'il a logé Rimbaud. Izambard, qui a de nouveau perdu la trace, s'installe cinq ou six jours chez Durand.















21
Arrivée d'Izambard à Douai, où il retrouve, avec surprise, Rimbaud.















27
Capitulation de Bazaine assiégé dans Metz. Désertion de Frédéric Rimbaud.












Novembre

1 Départ de Douai. La mère, prévenue par Izambard, avait exigé un rapatriement policier.
2 Arrivée à Charleville. Lettre à Izambard.

Rimbaud va passer les deux mois suivants avec Ernest Delahaye, ancien camarade de collège. Il se promènent, lisent, fumant des pipes. Celle d'Arthur est une modeste Gambier, qui sera perdue dans le bombardement de fin décembre.









































16 Arthur ne la fait pas. Rentrée des classes dans les Ardennes
























25
Publication dans Le Progrès des Ardennes d'un article de Rimbaud, signé Jean Baudry et intitulé « Le Rêve de Bismarck » [découvert en 2008 par le cinéaste Patrick Taliercio]
















Décembre


















































































28
Bombardement de Paris



30
Début du bombardement de Mézières
31
Capitulation de Mézières

Loupe sur Izambard

Loupe sur Demeny

Loupe sur les séjours à Douai et la copie du recueil

Loupe sur Banville

Souvenirs de Delahaye

* Les dates de la deuxième fugue, et quelques autres, sont supposées.

 

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