Récits du cycle Carvalho Yo maté a Kennedy (J’ai tué Kennedy, ou Les Mémoires d’un garde du corps) [1972, K] Tatuaje (Tatouage) [1974, T] La Soledad del Manager (La Solitude du manager) [1977, SM] Los Mares del Sur (Marquise, si vos rivages.../Les mers du sud) [1979, MS] Asesinato en el Comité Central (Meurtre au Comité central) [1981, ACC] Federico III de Castilla y León (Federico III de Castille et León) [1982, F3, in PF] Los Pájaros de Bangkok (Les Oiseaux de Bangkok) [1984, PB] La Rosa de Alejandria (La Rose d’Alexandrie) [1984, RA] (L’Inconnue sans papiers) [1986, I, in HF] (Le Bateau fantôme) [1986, BF, in HF] (Pablo et Virginia) [1986, PV, in HF] El Balneario (Les Thermes) [1986, B] Desde los tejados (Du haut des toits) [1987, HT, in PH] Buscando a Sherezade (En cherchant Schéhérazade) [1987, CS, in PH] Hice de él un hombre (J’en ai fait un homme) [1987, FH, in PH] (La Guerre civile n’est pas finie) [1987, GV, in PF] (Un certain 23 février) [1987, 23, in PF] Las Cenizas de Laura (Les Cendres de Laura) [1987, CL, in HA] De lo que pudo haber sido y no fue (Ce qui aurait pu être et n’a pas été) [1987, CQ, in HA] La Muchacha que no sabía decir no(La Fille qui ne sait pas dire non) [1987, FN, in HA] Asesinato en Prado del Rey (Assassinat à Prado del Rey) [1987, APR, in S] Cita mortal en Up and Down (Rendez-vous avec la mort à Up and Down) [1987, UD, in S] Jordi Anfruns, sociólogo sexual (Jordi Anfruns, sociologue sexuel) [1987, JA, in S] El Signo de Zorro (Le Signe de Zorro) [1987, Z, in S] El Delantero centro fue asesinado al atardecer (Hors jeu) [1988, DC] El Laberinto griego (Le Labyrinthe grec) [1991, LG] Sabotaje olímpico (Sabotage olympique) [1993, SO] El Hermano pequeño (Le petit Frère) [1993, PF, in HP] La Soledad acompañada del pavo asado (La Solitude accomodée au roti de dinde) [1993, SRD, in HP] El Exhibicionista (L’Exhibitionniste) [1993, E, in HP] Tal como éramos (Ces années-là) [1993, CA in HP] El Coleccionista (Le Collectionneur) [1993, C, in HP] El caso de la abuelita fusilada (L’Histoire de la grand-mère fusillée) [1993, GMF, in HP] El Cofre de las tres joyas (Le Coffret des trois bijoux) [1993, C3, in HP] Por une mala Mujer (À cause d’une demi-mondaine) [1993, ADM, in HP] Roldán, ni vivo ni muerto (Roldán, ni mort ni vif) [1994, R] El Premio (Le Prix) [1997, P] El Quinteto de Buenos Aires (Le Quintette de Buenos Aires) [1997, Q] Antes que el milenio nos separe (Avant que le millénaire ne nous sépare) [1997, AQ, monologue théâtral] La Chica que pudo ser Emmanuelle (La Fille qui aurait pu être Emmanuelle) [, CE, publiée dans El pais] El Hombre de mi vida (L’Homme de ma vie) [2000, HV] Milenio (Milenio Carvalho) [2004, M] Recueils de nouvelles Historias de fantasmas (Histoires de fantômes) [1986, HF] Historias de Padres e Hijos (Histoires de familles) [1987, PH] Tres Historias de Amor (Histoires d’amour [1987, HA] Historias de Politica Ficción (Histoires de politique fiction) [1987, PF] Asesinato en Prado del Rey y otras historias sordidas (Assassinat à Prado del Rey et autres histoires sordides) [1987, S] El Hermano pequeño (Le petit Frère) [1994, HP] Autres ouvrages Las Recetas de Carvalho (Les Recettes de Pepe Carvalho) [1989, RC] Le Désir de mémoire, entretien avec Georges Tyras [1997, DM] Jean-Paul Damaggio, Libre, Pepe [LP, 2003] Il va de soi,
et tout lecteur le sait bien, que la biographie de Pepe
Carvalho est quelque peu embrouillée, mais sans toutefois que
la ligne générale s’en perde. Les dates précises, pour ne
parler que d’elles, sont irrécupérables. La mémoire de
l’auteur, et celle du héros, puisque la narration s’étend sur
plus de trois décennies et les faits racontés sur plus de deux
tiers de siècle, en sont cause. Ainsi dans Les
Mers du sud, Pepe dit être parti aux USA avant
d’être mis en prison, à la fin des années 50 ; en
revanche, dans Le
Labyrinthe grec, il dira avoir fait de la prison en
1962, et être parti après (ce n’est d’ailleurs peut-être pas
contradictoire). Nous avons privilégié les dernières versions,
mais pas totalement, et pas toujours. En effet si, comme il
faut aux dessinateurs de BD quelques albums pour que leur
personnage récurrent prenne ses traits (dans tous les sens du
terme) définitifs, Pepe ne sort pas tout habillé de la
cervelle de Montalbán, l’essentiel est en place dès le second
livre. Le reste est détail, problèmes subalternes, et le
lecteur sait s’en arranger. Nous avons néanmoins signalé
quelques discordances.
«Il y a des
projections autobiographiques dans presque tout ce que
j’écris, fondamentalement dans la poésie et, de façon masquée,
dans la série des Carvalho.» (DM)
|
Dates/Périodes | Faits/éléments biographiques | Références |
Juin 1937 | Naissance de José (Pepe, Pepiño) Carvalho Tourón au 11 de la rue Botella à Barcelone. Son nom est galicien (peuple celte du Nord-Ouest de l’Espagne) d’origine portugaise [BF]. En fait son père, « un jour, en a eu assez d’être espagnol et a demandé la nationalité portugaise » (le H en reste le témoignage) [B]. Pepe restera fils unique. | En fait si l’on calcule très précisément à partir des (rares) indications précises données par les livres, sa naissance prend place entre 1933 (il a 49 ans dans PB) et 1939 (date de naissance de l’auteur). |
Famille | Parents républicains, athées (son père jure toujours « Je chie dans le cal... » sans jamais prononcer la dernière syllabe, blasphème « décaféiné » [RA]). | CS, bio de Vázquez Monbtalbán |
Famille | Père (Evaristo Carvalho) émigré de Galice (Souto, près de San Juan de Muro) à Cuba, puis à Madrid, et finalement à Barcelone après avoir renoncé à son héritage. Membre de l’U.G.T. (syndicat d’inspiration socialiste), de la police secrète pendant la guerre civile, homme de charge/commis de magasin jusqu’à sa mort chez Carol Prats Hermanos, magasin d’ustensiles de laboratoire [K, SRD]. Il se vante de sa grande conscience professionnelle et se croit « hors de l’Histoire », mais, « emporté dans le tourbillon des événements » [PF], il passe cinq ou « six ans dans les prisons de Franco ». | CS, T, bio de Vázquez Monbtalbán |
Famille | Oncle paternel (frère cadet) paysan auquel, à la suite de son père, il envoie quelque argent de temps à autre. | T |
Famille | Mère Ofelia Tourón, galicienne. « Couturière à douze ans et quand la couture ne marchait pas, je faisais de la confection, des sous-vêtements pour hommes. » | Q, K |
Famille | Oncle maternel (Evaristo) émigré en Argentine, d’où il revient fortune faite, entre autres dans la distribution de lait en gros. | Q (in P, c’est un oncle paternel) |
Famille | Grand-père paternel galicien paysan et tailleur de pierre, comme son père. | K, P |
Famille | Grand-mère paternelle (Francisca -> Paca) originaire de Carthagène et inconditionnelle de la cuisine mijotée. |
M |
Famille | Grand-père maternel de droite, agent, membre en 1937 du C.E.D.A., parti conservateur de Gil Robles. | K |
Famille | Grand-mère maternelle originaire de Murcie, pauvre « veuve d’agent mis à la retraite par la loi Azaña. » | HV, JA, bio de Vázquez Monbtalbán |
Famille | « Grand-oncle anarchiste vendeur de cacahuètes aux arènes de la Monumental » qui ne se sépare jamais du Dioscoride, livre sur les plantes médicinales. |
|
Famille | Parent galicien dans la Garde Civile qui, une fois à la retraite devient chauffeur de taxi à Mondoñedo mais fait du baby sitting pour un haut fonctionnaire de la Direction générale de Madrid jusqu’au milieu des années 80. |
|
Enfance | Dans le Raval/Districto Quinto/Barrio Chino, quartier populaire et révolutionnaire, où « cohabitent le prolétariat immigré et le prolétariat social. » (DM) | HT, DM, bio de Vázquez Monbtalbán |
1940 | Son père sort de prison et
revient vivre dans l’appartement familial. Pepe ressent une
intense jalousie envers ce père qui revient lui voler l’intimité
de sa mère. Celle-ci se méprend et croit qu’il est jaloux d’un
cousin riche. |
DC, bio de Vázquez Monbtalbán |
1943 | Assiste à la messe pour la dernière fois. | |
Enfance | Études chez les Soeurs de Saint-Vincent de Paul. | SM |
194? | Joue, dans un patronage la pièce Els Pastorets (personnage de diablotin représentant le péché de gourmandise). |
|
1946 | Apprend par coeur le dictionnaire illustré Spes. Lit Le Critère du père Balmes et le Tour du monde d’un romancier de Blasco Ibañez. | K |
194? | Son père l’invite au restaurant (Casa Leopoldo, « restaurant mythique du Barrio chino » [SO]), un été qu’ils sont seuls car sa mère est en Galice. Début de sa passion gastronomique (nourriture, vin, whisky) et de sa vocation de cuisinier amateur. Il affirmera par la suite à plusieurs reprises qu’« il boit pour se souvenir et mange pour oublier. » | MS |
194? | Supporter du Centellas Football
Club. Il joue au football dans la rue avec un ballon de papier. |
HJ |
194? | A passé des vacances chez un ami de ses parents, chevrier de son état à Montcada. | HJ |
1950 | Petit boulot : encaisseur le
dimanche de traites d’assurances décès.
Son père voulait qu’il travaille dans une banque. |
MS |
Années 50 | Études universitaires de Lettres. À son entrée à l’université, sa mère lui a fait un pantalon neuf et acheté une veste de demi-saison ; son père est allé en cachette le voir dans la file d’inscription. |
K, passim |
195? | Il a pour « excellent » professeur de littérature française un dénommé Joan Petit, qui lui explique « la différence entre l’angoisse métaphysique des mecs qui se prétendent existentialistes, et l’angoisse concrète du citoyen lambda. L’angoisse concrète, vous la ressentez quand la police ou l’encaisseur de l’Électricité sonne à votre porte et que vous n’avez pas la conscience très nette ni d’argent pour payer. » | P |
195? | Amour barcelonaies pour une Barcelonaise sépharade | M |
195? |
Rédige des notices pour un dictionnaire illustré. |
|
195? | Professeur dans un collège d’un quartier populaire | MS |
195? | Militant au sein du FLP | CA |
195? | Il fume à cette époque des cigarettes ; plus tard il ne pratiquera plus que le cigare, dont il deviendra un connaisseur. | K |
À partir de 1954 | Lutte antifranquiste dans les
rangs du PSUC (Parti Socialiste Unifié de Catalogne, d’obédience
communiste) (LG). Surnommé «l’étudiant», ou Ventura [PF].
Personnages rencontrés à cette occasion :
|
passim |
Printemps 1956 | Rencontre et brève discussion avec Fernando Garrido, dirigeant communiste. |
|
195? | Arrêté une première fois, pour
graffitis politiques, dans une mercerie, dont les propriétaires
«se [montrent] solidaires».
En prison un an et demi à La Modelo de Barcelone, ainsi que Leocadio Mínguez et Ventura Rosès. Rencontre de Bromure (de son vrai nom Francisco Melgar), un cireur de chaussures franquiste né au début des années 20 (ancien membre de la Division Azul, qui a combattu sous les ordres du général Antonio Munõz Grande aux côtés de la Wehmacht lors de l’invasion de l’URSS) et écologiste fou (il est persuadé que les autorités mettent du bromure dans l’eau du robinet, d’où son surnom), qui deviendra son informateur. |
HV, K, passim |
Fin des années 50 | Se cache dans un couvent de nonnes pour se faire oublier après la découverte de l’imprimerie clandestine du Parti. |
1960 | Lors d’un voyage en Grèce qui les mènera jusqu’en Irak pour une réunion des Jeunesses communistes, il épouse à Patmos Muriel, pasionaria communiste maigre mais érotiquement douée, avec laquelle il vit depuis déjà trois ans une relation marquée par une agressivité qui va juqu’aux coups (et même de couteaux) réciproques. Il a d’elle une fille qui a neuf mois lorsque ses parents se séparent. Lors du même voyage en Grèce, il rencontre le peintre Artimbau et se promène avec lui pendant quatre jours dans le Mont Athos, interdit aux femmes. | K, M |
1961 | Jugé pour indiscipline par un tribunal de cellule. |
|
1961-2 | Arrêté une seconde fois en
compagnie de Cerdán, il passe entre les mains de Ramon Fonseca
Merlasa [ACC].
Passe un an et demi à la prison de Lerida. Il y rencontre Biscuter (Josep Plegamans Bertriu [HT, M]), nain vigoureux difforme et chauve, de deux ans son aîné, voleur de voitures en Andorre et petit contrebandier (bouteilles de whisky, vaisselle en Duralex [LG]). Il le sauve, à l’aide d’autres politiques, d’une tentative de viol. Biscuter a été abandonné à sa naissance par son père parti en Amérique [M]. |
passim |
1962 | Rupture avec Muriel.
Fuite aux U.S.A. Lecteur d’espagnol dans une université du Middle West, puis traducteur dans une officine d’information du Département d’État. |
MS, K, LG, passim |
Septembre 1962 | Devient membre de la CIA par
misère, peur du chômage.
Entraînement par James Wonderful, d’origine espagnole [K, ACC]. « Le plus dur pour Carvalho, c’était l’entraînement avec des cobayes humains vivants, généralement des mendiants sans famille, qui passaient par les laboratoires de torture (et de meurtre (K)) pour les travaux pratiques des agents. » [HV]. Rencontre de l’agent John Cromford [CS] et d’un dénommé Olson [ACC]. |
passim |
1962 | Affecté à la surveillance de Marilyn Monroe. | C (mais cela semble imaginaire dans la mesure où les dates ne collent pas et où l’information est centrale dans une nouvelle qui semble constituer un hommage à Eduardo Mendoza et à son détective aliéné) |
1963 | Infiltre les premiers mouvements contreculturels à la recherche d’agents soviétiques. Relation amoureuse avec une puéricultrice, Nancy Flower, qu’il est chargé de surveiller. Diverses autres aventures érotiques (la secrétaire particulière de Robert Kennedy, la femme de l’attaché culturel de l’Ambassade d’Autriche,…) . | MS, K |
1963 | Chef de la sécurité de Kennedy et agent double, il participe à son assassinat. | K, passim |
1963 | Célèbre pour la dernière fois son anniversaire. | T |
1964 | Participe au renversement de João Belchior Marques Goulart, dernier président brésilien de gauche avant Lula. |
Q |
1966 | Carte de détective privé délivrée par la police de San Francisco. | T |
1966 | Participe au renversement de Juan Bosch par les USA et à son remplacement par Joaquin Balaguer (République Dominicaine). Il refuse néanmoins d’être présent lors des événements, par estime pour Bosch. | P |
1968 | Cesse de lire des livres lors de l’invasion de la Tchécoslovaquie par les Russes. | Q |
Années 60 | Couvre un voyage de propagande du Dalaï Lama. | CS |
Années 60 | Mission à Las Vegas. Dans le Boeing il rencontre Antonio Jauma, « manager » catalan de la division espagnole d’une multinationale, puis, à terre, l’ami allemand de ce dernier, Dieter Rhomberg. | SM |
Années 60 | A « vécu au Vénézuéla avec un Canarien qui voulait ouvrir un restaurant quand il prendrait sa retraite ». | BF |
Années 60 | Missions à Cuba, Saint-Domingue, en Égypte et en Bolivie, à Moscou, au Liban. | PF, Q, DM, passim |
Années 60 | Mission dans le sud-est asiatique Vietnam où il voit le Mekong, le Cambodge (Angkor), la Thaïlande (Bangkok). A Bali il assiste à une représentation du Ramayana. | HV |
Fin des années 60 | Passe deux ans à Amsterdam comme spécialiste de la sécurité envoyé par le gouvernement des États-Unis. En fait il dirige, avec Max Blodell et son ami homosexuel Cor, une officine de la CIA. Relations très violentes avec les deux hommes. | T |
Fin des années 60 | Contribue à renverser Salvador Allende. | Que faut-il entendre exactement par là ? |
1971 | Abandonne la CIA au bout de neuf ans alors qu’il y a un brillant avenir et qu’on lui offre un important poste en Colombie. | T (in ACC, il est supposé n’avoir travaillé que 4 ans à la CIA) |
1971 | Retour en Espagne. S’installe
dans un quartier neuf de Barcelone. Hésite entre reprendre ses
études et s’installer comme détective privé. Histoire d’amour avec une jeune femme mariée, Laura Buscató. |
Z |
Début des années 70 | Mort de son père | passim |
1970 | Décide de ne plus acheter de livres cette année où « le Club de Rome a décrété le degré zéro du développement, entérinant l’échec sans rémission de deux cents ans d’optimisme culturel et criminel de la bourgeoisie et de ses antagonistes. » | Z |
Début des années 70 | S’installe sur la colline
résidentielle de La Vallvidrera dans un grande maison des années
20, à laquelle « on arrive par un large chemin de terre qui
ramp[e] entre de vieilles villas historiées ». Il est
victime d’une crise de panique lors de l’achat et demande si les
ampoules électriques sont comprises dans le prix.
Il y a une cheminée, où il fait du feu tous les jours, hiver comme été. Avec la maison vient une femme de ménage, Maxima. Il a pour voisin et ami Enric Fuster, avocat et gérant originaire de la région de Villores, gastronome et homme de culture également (études à Barcelone, Paris et Londres), qui devient son comptable/conseiller fiscal et avec qui il échange souvent des recettes et des idées, quitte à le réveiller souvent en plein milieu de la nuit. |
Q, CL, PB, passim |
Début des années 70 | Il commence à brûler dans sa
cheminée, pour allumer son feu et après les avoir
« dépecés », un par un, les trois mille cinq cents
livres de sa bibliothèque, qui couvre tout un mur de son salon
[F3]. Cette activité constitue selon les moments une thérapie
[F3] ou une sorte de vengeance déprimée contre des lectures qui
« ne lui ont pas appris à vivre » [E]. L’un des premiers livres
sacrifiés est Trente poèmes
d’amour et une chanson désespérée, de Pablo Neruda [P].
Il a également brûlé l’album de famille afin d’en finir avec la
tristesse et le remords [HT]. « Il ne brûlait des dictionnaires
encyclopédiques que lorsqu’il traversait des états d’esprit
proches du nihilisme le plus irréversible. » [ADM]. Il lui
arrivera même une fois d’acheter un livre seulement pour pouvoir
le brûler (Mémoires d’Hadrien
de Marguerite Yourcenar [Z]). Le seul livre à échapper de
manière récurrente à cet holocauste est Le
Poète à New York de Federico Garcia Lorca. Il éprouve
aussi quelques difficultés avec Conrad et épargne Flaubert en
pléiade sous prétexte que le livre est trop cher [M] (une assez
mauvaise édition pourtant). |
passim |
Années 70 | Il ouvre un livret de caisse d’épargne pour les maigres économies qui constituent une angoisse permanente, car il ne cotise pas pour sa retraite (et pourtant il vit dans l’angoisse de ne pas « vieillir dignement »). | passim |
Années 70 | A « évolué dans les milieux jeunes » et « observé leur radicalisation ». | HV |
1971 | Rencontre Charo (Rosario Garcia
Lopez), une call girl qui travaille à son compte, et devient sa
compagne. Il la conseille mais sans jamais profiter de son
argent, mais elle continue à exercer son métier et ils ne vivent
pas ensemble.
La seule personne de l’entourage de Charo qui joue un rôle dans la vie de Pepe est une autre protstituée, « L’Andalouse » (en fait elle est de Bilbao). |
MS, T, passim |
1972 ou 73 | Voyage dans le Triangle d’or, à partir de Chiang Maï | M |
1974 | « Il était grand, brun, dans
la trentaine, il s’habillait chez un tailleur des beaux
quartiers, pourtant il y avait dans son apparence quelque chose
d’un peu négligé. » Toutes les autres allusions à ses
vêtements les décriront comme sortant de chez le fripier ou de
boutiques à bon marché.
Malgré son goût pour la bonne cuisine, il est maigre. |
T |
1974 | Affaire du tatoué assassiné
retrouvé dans la mer.
Rencontre avec Térésa Marsé avec qui il a une aventure érotique. Voyage à Amsterdam. |
T |
1975 | Rencontre fortuite avec Olson à Barcelone. Ce dernier lui donne l’adresse de James Wonderful à Madrid | ACC |
Été 1975 | Voyage en Grèce | M |
1975-1976 | Rencontre Biscuter qui lui demande de l’argent sans le reconnaître. Il l’engage pour tenir son bureau et lui faire la cuisine (il la faisait déjà à la prison de Lerida [RA]). Biscuter habite dans son bureau. À cette époque, il est recherché pour un grand braquage auquel il prétend ne pas avoir pris part. |
SM |
1977 | « Le bureau de Carvalho (sur la Rambla de Santa Monica) était un petit appartement d’environ trente mètres carrés : le bureau lui-même, verdâtre, pourvu du mobilier ad hoc datant des années 40 ; une petite cuisine avec réfrigérateur et des toilettes. » | SM, PB |
Mars 1977 | Affaire du Signe de Zorro | Z |
1977 | Assassinat d’Antonio Jauma et Dieter Rhomberg. | SM |
1978 | Enquête sur la disparition et la
réapparition sous forme de cadavre d’un homme d’affaires, Carlos
Stuart Pedrell.
Aventure amoureuse avec la fille de ce dernier, Jessica/Yessica (Yes). Sur ses conseils, elle part à Katmandou avec un étudiant. Juste avant le début de l’enquête, il adopte une petite chienne, Bleda. Elle est égorgée à la fin du livre par les coupables du meurtre de Stuart Pedrell. |
MS |
|
Mort de sa mère. Elle lui demande une horchata et des pêches, dernières volontés qu’il ne soucie pas de respecter (ce n’est pas la saison- culpabilité). La cérémonie funèbre a lieu à l’église du Carmen. | HT |
Début des années 80 | Mort de Laura Buscató, asassinée. | CL |
1980 | Affaire Dotras. Carvalho recherche une jeune fille disparue et la retrouve dans une communauté d’acteurs de théâtre. | ACC |
1980 | Enquête à Madrid sur l’assassinat du Secrétaire général du Parti Communiste Espagnol, Fernando Garrido. Rencontre et amour qui peine à se nouer avec une militante, Carmela. Rencontre des deux policiers chargés de l’enquête, « ex- »fascistes et chasseurs infiltrés de rouges, le vieux Fonseca et le jeune Sanchez Ariño, dit « Dillinger ». | ACC |
1980 | Contacté par une mère qui a perdu sa fille, contorsionniste. Retrouvailles avec John Cromford lors de l’enquête. |
ACC, CS |
1982 | Affaire de Frédéric III (une tentative avortée de coup d’État d’extrême-droite) | F3 |
1982 | Affaire Daurella, qui mélange adultère et escroquerie au sein d’une entreprise familiale. | PB |
1982 | Affaire de la jeune femme blonde, Celia Mataix, assassinée d’un coup de bouteille de champagne. | PB |
1982 | Mort de la mère de Biscuter, qui l’avait abandonné à huit ans en le déposant chez ses grands-parents. | PB (in ACC, elle était censée être déjà morte.) |
1982 | Recherche de Teresa Marsé [T] et de son compagnon Archit, poursuivis par la police, un gangster et une mafia de trafiquants sino-thaïlandais, à Bangkok, puis dans toute la Thaïlande et en Malaisie. | PB |
1982 | En délicatesse permanente avec son foie, il ressent une attaque de goutte | PB, passim |
Fin 1983-1984 | Affaire de la Rose d’Alexandrie. Charo demande à Pepe d’enquêter sur la mort de la cousine d’une de ses amies. |
RA |
1986 | Affaire de l’autostoppeuse fantôme. | I |
1986 | Affaire du double assassinat de Pablo et Virginia. | PV |
1986 | Affaire des Thermes : sept
morts dans le cadre d’un établissement thermal, une clinique où
Carvalho suit un régime.
Il y rencontre Sanchez Bolín, écrivain communiste et double de Vázquez Montalbán, qu’il retrouvera dans « Assassinat à Prado del Rey » et Le Prix. |
B |
1986 | Affaire du bateau fantôme aux Canaries. Liaison avec Mme Bettancort, directrice d’une galerie. | BF |
Novembre 1986 | Affaire des deux hippies assassinés, Pablo et Virginia. Liaison érotique avec Dora. Assassinat de Paolo le Hippy. | PV |
1987 | Affaire du boxeur « tombé du toit », Young Serra, que Carvalho avait admiré dans son enfance. | HT |
1987 | Affaire des jeunes mariés assassinés. | FH |
1987 | Affaire du vieux républicain mort à l’hospice | GV |
1987 | Affaire du chanteur de rock assassiné. | CQ |
1987 | Affaire du jeune fils de famille fortuné entraîné au suicide par une « demi-mondaine », et de son père. | ADM |
1987 | Affaire de l’assassinat d’un réalisateur de la Télévision Espagnole. | APR |
1987 | Affaire du Up and Down | UD |
1987 | Affaire de la go go girl assassinée | JA |
1987 | Affaire du grand-père assassiné - Relation amoureuse de passage avec Teresa Alvarez, sa jeune cliente | 23 |
1988 | Affaire des deux avants-centres.
Rencontre de Lifante, policier intellectuel plus ou moins récurrent. Mort de Bromure. Pepe et Charo l’enterrent au cimetière de Montjuich. Carvalho utilisera parfois comme indicateur un Arabe, « Mohamed », rencontré à l’occasion de cette affaire, et avec qui il entretient des relations marquées d’une nette agressivité. |
DC LG |
1991 | Affaire Claire Delmas : la jeune femme, française, cherche son ancien amant, un peintre grec. Carvalho en tombe éperdument amoureux. | LG |
1992 | Charo part tenir une pension de famille en Andorre. C’est un de ses vieux clients qui le lui propose, mais elle part essentiellement parce qu’elle a été blessée de l’amour éprouvé par Pepe pour Claire Delmas. | HV |
1992 | Début d’une relation avec « L’Andalouse », qui a repris l’appartement de cette dernière (double dégradé de la relation avec Charo). | PF |
1992 | Suicide de Leocadio Mínguez, devenu homme d’affaires douteux. | PF |
1992 | Offre à Biscuter un stage sur les
soupes à Paris pendant les Jeux Olympiques. Quant à lui, il s’enferme chez lui, quasi-nu avec un frigo plein et un jambon. Son bureau est fermé « pour cause de vacances de l’esprit ». Presque personne n’est au courant. Le sexe n’est qu’un souvenir dans sa vie. |
SO |
1993 | Envoi par Charo d’un transistor. | SO, Q, HV |
Noël 1993 | Retrouvailles avec le barbier de la prison de Lerida. | SRD |
1994 | Affaire de l’exhibitionniste. | E |
1994 | Affaire de la grand-mère fusillée. | GMF |
1994 | Affaire (réelle) de la disparition de Luís Roldán, ex-directeur de la Garde Civile de 1986 à 1993, accusé de détournements de fonds. Pepe va le chercher jusqu’à Damas. | R |
1994 | Affaire du coffret à bijoux. | C3 |
1995 | Affaire de l’assassinat, à
Madrid, d’un homme d’affaires, Lazaro Conesal lors de la
première soirée de remise du prix littéraire qu’il a fondé.
Retrouvailles avec Carmela, marquées par la même valse-hésitation amoureuse. « Deux fois, au début des années 80 et à la fin des années des années 90, Carmela s’attendait à ce que vous laissiez tout tomber pour partir avec elle. » (Yes in HV) Retrouvailles également avec Sanchez Ariño, « Dillinger », devenu chef du personnel et de la sécurité de Lazaro Conesal. |
P |
1997 | Il lit pour la première fois depuis longtemps un livre Les Villes – Buenos Aires de Horacio Vázquez Rial, puis le brûle. | Q |
1997 | Part à la recherche de son cousin
Raúl, le fils de son oncle maternel, un savant militant
d’extrême-gauche qui a réussi à échapper à la dictature
argentine, est revenu en Espagne, mais est reparti en Argentine.
Pepe reconstitue une famille en Argentine : il a une maîtresse, Alma, il retrouve un cousin au troisième ou quatrième degré, Vladimiro, policier, il monte avec don Vito Altofini un cabinet de détective privé et traite différentes affaires:
|
Q |
1999 | Retour de Charo. Quimet, son
« client », lui achète Bio-Charo,
un magasin de diétiétique et de cosmétique bio situé dans la
Ville Olympique, et propose à Pepe de diriger la création d’un
service secret catalan.
Plongée parallèle dans le monde des sectes à propos de l’affaire Mata i Delapeu : un jeune homme d’une grande famille bourgeoise, membre des « Témoins de Lucifer », a été assassiné. Retour également dans la vie de Carvalho, puis assassinat, de Yes (MS), qui s’était mariée avec Mauricio Martí, l’étudiant qui l’avait accompagnée à Katmandou, puis était devenu un richissime homme d’affaires et dont elle avait eu deux garçons. Pepe la venge en tuant Jordi Anfruns. |
HV |
Voyages antérieurs à 2003 non mentionnés jusqu’alors | Strasbourg, Paris, Londres, Miami, Lisbonne, le Saint-Laurent, l’Amazone, l’Irlande (le Connemara, les îles d’Aran). | PB, T, M |
2002-2003 |
Tour du monde avec Biscuter, de juin 2002 au nouvel an 2003 (200 jours).
Biscuter, qui révèle à Pepe qu’il est assez riche du fait qu’il monnaie ses talents culinaires sous forme de critiques et conférences gastronomiques et comme cuisiner-traiteur, entre dans un secte qui lui promet la vie éternelle sur Mars. Carvalho retourne à Barcelone, où il se laisse mettre en prison pour le meurtre de Jordi Anfruns, afin de finir ses jours à l’abri d’un monde qu’il ne comprend plus et par lequel il se sent dépassé. |
DM, M |
18 octobre 2003 |
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Mort de Manuel Vázquez Montalbán, d’une crise cardiaque, dans l’aéroport de Bangkok |
2003 |
Mort de Pepe Carvalho |
LP |