« Vous trouverez chez don Juan [...] un sentiment qui n'a été [...] complètement exprimé que de nos jours : l'amour artistique du mal, qui n'est qu'un raffinement d'orgueil, la forme la plus savante de l'instinct de révolte. » Jules Lemaître (1853-1914)
« Pour que le don Juan soit possible, il faut qu'il y ait de l'hypocrisie dans le monde. Le don Juan eût été un effet sans cause dans l'antiquité ; la religion était une fête, elle exhortait les hommes au plaisir, comment aurait-elle flétri des êtres qui faisaient d'un certain plaisir leur unique affaire ? » Stendhal (1783-1842)
« C'est à la religion chrétienne que j'attribue la possibilité du rôle satanique de don Juan. » Stendhal (1783-1842)
« Rien de plus joyeux que don Juan, rien aussi de plus sain [...]. Seulement, il a une faiblesse : il veut être à la fois désir et liberté, liberté désirante, l'homme qui, dans la lourdeur de la fascination, resterait légèreté, action souveraine, maîtrise. » Maurice Blanchot (1907)
« Don Juan [...] c'est l'infidélité perpétuelle, mais c'est aussi la perpétuelle recherche d'une femme unique, jamais rejointe par l'erreur inlassable du désir. C'est l'insolente avidité d'une jeunesse renouvelée à chaque rencontre, et c'est aussi la secrète faiblesse de celui qui ne peut pas posséder, parce qu'il n'est pas assez pour avoir... » Denis de Rougemont (1906-1985)
« Si l'amour ne connaît plus d'obstacles moraux ni sociaux ; si la passion de désirer et de posséder n'est plus jamais un péché [...], si les choses aujourd'hui en sont là, que vient faire Don Juan parmi nous ? » Gregorio Marañón (1887-1960)
« [Don Juan] libère la jeune fille des chaînes dans lesquelles la religion et la morale, créées pour l'avantage de l'homme, l'ont emprisonnée, par le fait qu'il ne veut pas mettre sur elle son emprise définitive, mais seulement en faire une femme. » Otto Rank (1884-1939)
« Don Juan a de la gueule : celle d'un animal ; il y a un prestige de l'énergie irréfléchie, aveugle à toute autre chose qu'elle-même, qui se confond trop aisément avec la révolte libre. » Jacques Guicharnaud