Brouillons d'écrivains

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J'aurais été heureux de rencontrer Pellico et Manzoni, derniers rayons de la gloire italienne prête à s'éteindre. (Chateaubriand, Mémoires d'Outre-tombe, manuscrit de 1826)

J'aurais été heureux de rencontrer Pellico et Manzoni, rayons d'adieux de la gloire italienne. (Chateaubriand, Mémoires d'Outre-tombe)

Effet recherché :

Relégué dans l'endroit le plus désert, à l'ouverture des galeries des tours, je ne perdais pas un des murmures du vent, et ces murmures étaient étranges. (Chateaubriand, Mémoires d'Outre-tombe, manuscrit de 1826)

Relégué dans l'endroit le plus désert, à l'ouverture des galeries, je ne perdais pas un des murmures des ténèbres. (Chateaubriand, Mémoires d'Outre-tombe)

Effet recherché :

Ah ! Quel triste tableau, m'écriai-je avec amertume. S'il faut renoncer à tout, que nous a donc servi de naître ? S'il faut ne tenir à rien pour vivre sans peine, qui est-ce qui sait être heureux ? (Jean-Jacques Rousseau)

S'il faut se refuser à tout, que nous a donc servi de naître ? Et s'il faut mépriser le bonheur, qui est-ce qui sait être heureux ?

Effet recherché :

Il semblait que ces déserts n'eussent plus rien de sauvage ; la douceur des habitants semblait adoucir la terre. (Fénelon)

Il semblait que ces déserts n'eussent plus rien de sauvage ; tout y était devenu doux et riant ; la politesse des habitants semblait adoucir la terre. (Fénelon)

Effet recherché :

Bientôt les moissonneurs, ardents et infatigables, virent pour fruit de leurs peines les campagnes couvertes de jaunes épis. (Fénelon)

Bientôt les moissonneurs, ardents et infatigables, firent tomber sous leurs faucilles tranchantes les jaunes épis qui couvraient les campagnes. (Fénelon)

Effet recherché :

Telle est la condition de tous les oiseaux chasseurs, excepté peut-être de quelques lâches, qui s'acharnent sur une proie morte et s'attroupent plutôt en brigands qu'ils ne se rassemblent en amis : tous se tiennent isolés et vivent solitaires . Chacun est

Telle est la condition de tous les oiseaux chasseurs ; et, à I'exception de quelques lâches qui s'acharnent sur une proie morte et s'attroupent plutôt en brigands qu'ils ne se rassemblent en amis, tous les autres se tiennent isolés et vivent solitaires. C

Effets recherchés :

LE RENARD ET LES MOUCHES

LE RENARD, LES MOUCHES ET LE HÉRISSON

Un renard tombé dans la fange

Et de mouches presque mangé,

Trouvait Jupiter fort étrange

De souffrir qu'à ce point le sort l'eût outragé.

Un Hérisson du voisinage,

Dans mes vers nouveau personnage,

Voulut le délivrer de l'importun essai.

Le Renard aima mieux les garder, et fut sage.

« Vois-tu pas, dit-il, que la faim

Va rendre une autre troupe encore plus importune.

Celle-ci, déjà soûle, aura moins d'âpreté. »

Trouver à cette fable une moralité

Nous semble chose assez commune.

On peut, sans grand effort d'esprit,

En appliquer l'exemple aux hommes.

Que de mouches on voit dans le siècle où nous sommes !

Cette fable est d'Ésope, Aristote le dit.

La Fontaine, Fables, XII 13

Aux traces de son sang, un vieux hôte des bois,

Renard fin, subtil, et matois

Blessé par des Chasseurs, et tombé dans la fange,

Autrefois attira ce Parasite ailé

Que nous avons mouche appelé.

Il accusait les Dieux, et trouvait fort étrange

Que le sort à tel point le voulût affliger,

Et le fit aux Mouches manger.

Quoi! se jeter sur moi, sur moi le plus habile

De tous les hôtes des forêts?

Depuis quand les Renards sont-ils un si bon mets?

Et que me sert ma queue? Est-ce un poids inutile?

Va! le Ciel te confonde, animal importun;

Que ne vis-tu sur le commun!

Un Hérisson du voisinage,

Dans mes vers nouveau personnage,

Voulut le délivrer de l'importunité

Du Peuple plein d'avidité:

Je les vais de mes dards enfiler par centaines,

Voisin Renard, dit-il, et terminer tes peines.

Garde-t'en bien, dit l'autre; ami, ne le fais pas:

Laisse-les, je te prie, achever leur repas.

Ces animaux sont soûls; une troupe nouvelle

Viendrait fondre sur moi, plus âpre et plus cruelle.

Nous ne trouvons que trop de mangeurs ici-bas:

Ceux-ci sont courtisans, ceux-là sont magistrats.

Aristote appliquait cet apologue aux hommes.

Les exemples en sont communs,

Surtout au pays où nous sommes.

Plus telles gens sont pleins, moins ils sont importuns.

La Fontaine, Fables, XII 13

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