Biographie de Jean Anouilh

 

« Je n'ai pas de biographie et j'en suis très content » (Lettre à Jean Giraudoux, 1946)

Néanmoins

23 juin 1910 : Naissance à Bordeaux. Père tailleur, mère pianiste.

Enfant : séjours à Arcachon où un parent travaille au Casino. À l'entracte on l'envoie se coucher, et il termine les pièces avant de s'endormir Il sera déçu quand il verra les vrais dénouements.

Famille s'installe à Paris.

18 ans : Devient secrétaire de Jouvet à la Comédie des Champs-Élysées.

Deux ans dans une maison de publicité (avec Prévert)

1929 : Sa première pièce, une farce, Humulus le muet. [Un nain muet ne peut prononcer qu'un mot par jour. Pour faire une déclaration d 'amour, il se tait pendant un mois. Mais la dame sort un cornet acoustique et lui demande de répéter.]

1931 : Première « vraie pièce », L'Hermine.

Décide de ne vivre que de sa plume.

Mariage avec une actrice. Pauvreté.

1935 : Hollywood lui rachète les droits d'une de ses pièces, ce qui le met à l'abri du besoin.

Rencontre de deux grands metteurs en scène : Georges Pitoëff et André Barsacq.

16 février 1937 : Première du Voyageur sans bagage au Théâtre des Mathurins. Premier grand succès (190 représentations. Acteurs : Sacha et Ludmilla Pitoëff. Musique : Darius Milhaud).

Il écrit également des dialogues de cinéma, qu'il renie.

1944 : Antigone.

1945 : Écoeuré par l'épuration et l'exécution de Brasillach, il devient de plus en plus misanthrope.

1953 : Divorce et remariage avec une autre actrice. Problèmes conjugaux. Trois enfants.

Élu à l'Académie française.

1987 : Mort.

Ses souvenirs ont paru sous le titre La Vicomtesse d'Éristal n'a pas reçu son ballet mécanique.


Quelques indices tendant à montrer l'importance du Voyageur sans bagage pour Anouilh

    • Il a renié quatre de ses pièces, mais la seule qu'il ait reprise, Y avait un prisonnier, était la première version du Voyageur sans bagage, écrite en 1935.
    • C'est son premier succès.
    • C'est la seule de ses pièces que l'on ne classerait pas automatiquement dans la catégorie où il l'a mise (pièces noires).
    • Anouilh était très influencé par le Siegfried de Jean Giraudoux, auteur qu'il considère comme un de ses maîtres :
      • « Je sais encore Siegfried par coeur. » (in Hommage à Giraudoux)
      • La pièce est jouée à la Comédie des Champs-Élysées quand il y arrive.
      • Il a vécu quelque temps dans les meubles du décor du deuxième acte de Siegfried, que lui avait prêtés Louis Jouvet.
      • Il a emprunté à Siegfried
        • le prénom Jacques, véritable nom de l'amnésique dans les deux cas.
        • l'idée de son titre:
          • Extrait de Siegfried :
            [Geneviève revient en France avec Jacques/Siegfried.
            « Geneviève : Nous n'avons pas de gros bagages.
            Douanier : Vous les avez envoyés d'avance.
            Genevière : Oui, sept ans d'avance. »]