XIII Oh si j'estois en ce beau sein ravie Si m'acollant me disoit : chere Amie, Si de mes bras le tenant acollé, Lors que souef plus il me baiseroit,
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13 Oh ! si j'étais emportée sur la belle poitrine Si en m'enlaçant il me disait : « chère Amie, si, alors que je le tenais enlacé dans mes bras, lorsque tout doucement il m'embrasserait,
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Ce poème est le premier de la page 118 des Oeuvres
de 1555.
Versification
Ce poème joue le rôle de transition entre les sonnets de l'espoir et ceux du regret. Vers 4 : L'envie renvoie ici à la société et à ses conventions qui empêchent la réalisation de l'amour ; plus précisément, aux calomnies dont Louise fut victime. Vers 5-6 : Plusieurs commentateurs parlent de « ventriloquisme » : Louise met ici dans la bouche de l'aimé les mots qu'elle désire lui entendre dire. Vers 6 : Autre traduction possible, d'après Karine Berriot : « prenons ensemble notre content, en nous assurant ». Vers 7 : Euripe, un détroit grec qui sépare d'Eubée de la Béotie, célèbre pour la violence et les renversements de ses courants, est dans la poésie du XVIe siècle, souvent le symbole de la passion dangereuse. On lit, dans le Débat de Folie et d'Amour, dans la bouche de Mercure défendant la folie : « Aristote ne mourut il de dueil, comme un fol, ne pouvant entendre la cause du flus et reflus de l'Euripe ? » ; Aristote était considéré comme le philosphe rationnel par excellence. Tercets : La mort mêlée au baiser, dans un esprit à la fois serein et dramatique. Vers 13 : Notez la force et l'originalité de ce vers, malgré le platonisme de l'idée. Vers14 : Autre traduction possible, mais qui manque de force : « heureuse plus que personne au monde » (Les Poëtes français, recueils des chefs d'oeuvres, publié sous la direction de M. Eugène Crépet, paris, 1861, paris, 1861, II, p. 84). |