V Clere Venus, qui erres par les Cieus, Mon oeil veillant s'atendrira bien mieus, Donq des humains sont les lassez esprits Et quand je suis quasi toute cassee,
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5 Claire Vénus, qui erres par les Cieux, Mon oeil éveillé s'attendrira bien
mieux, Donc les esprits fatigués des humains Et quand je suis presque toute cassée, |
Ce poème est le premier de la page
114 des Oeuvres de 1555.
Versification
Vers 1 : Ce poème s'adresse en même temps à la planète Vénus, « qui [erre] par les Cieux » (v. 1) et à la déesse de l'amour dont la « face » luit dans le ciel (v. 3). Pour Vénus, voir le sonnet XXIV. Vers1 : Notez le futur. Louise voit venir la nuit avec angoisse. Vers 2 : C'est en plaintes que chante la voix de Louise. Vers 4 : Ce vers est complément d'objet direct de « chantera » (vers 2). Les termes employés sont plus forts au XVIe siècle qu'ils le sont de nos jours. Le « travail » désignait le supplice, le « souci » était le chagrin et l'adjectif « ennuyeux » signifiait pesant, oppressant. Second quatrain : Louise pleure plus/mieux parce qu'elle voit Vénus et parce que Vénus la voit. C'est cette « communication » qui la force à/lui permet de s'épancher. Vers 7 : « Mol », dans le français de l'époque, signifie aussi bien « mou » que « mouillé ». Dès lors ce mot peut dépendre aussi bien de « larmes » que de « lit ». Vers 11 : Asyndète avec les deux vers précédents. Vers 11 : « Mal » est, ici comme au vers 14 un nom (et pas un adverbe). Vers 12 : Le « Et » a une valeur d'opposition. |